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MEMORIA

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Message par Tomemoria Mer 21 Mai - 22:28

Je posterai sur ce topic une histoire commencée quand j'étais en seconde. Dites-moi ce que vous en pensez.

Petit résumé
Un adolescent se réveille dans une forêt après trois ans de disparition sans le moindre souvenir. Retrouvé par les autorités, il est rendu à sa famille et retourne dans un environnement lycéen auquel il ne connaît rien. Tandis que ses amis l’aident à se réadapter tout en vivant leurs propres problèmes personnels, le jeune homme découvre qu’une secte serait à l’origine de son enlèvement.

Au cas où on se poserait la question, j'ai imaginé cette histoire avant la création de Kyle XY. ^^
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Message par Guillaume Mer 21 Mai - 22:41

J'ai hâte ^^! Je mets ton sujet en post-it, pour qu'il reste en premier sur les autres sujets de ce forum, alors balances, co-co! Swingin' swingin'!
Guillaume
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Message par Tomemoria Mer 21 Mai - 22:42

Ce qui suit est difficile à expliquer pour un individu doué des connaissances élémentaires de tout être humain. Voici, l'interprétation de ce qu’a ressenti le protagoniste de cette scène et non pas ce qu’il a pensé avec exactitude.

Il gisait à terre. Sa respiration était lente et régulière. Lorsqu’il prit peu à peu conscience, il fit d’abord bouger ses doigts. Ils lui faisaient mal, comme s’ils n’avaient pas remué depuis des années. Il sentit quelque chose sous ses doigts. C’était à la fois solide et mou. Quand il ouvrit les yeux, un incroyable mal de tête le fit tomber de nouveau dans l’inconscience.
Il rêva de plusieurs choses. De formes humanoïdes étranges. De lumière. De peur.
Quand il reprit à nouveau conscience, il se rendit compte qu’il était allongé dans de la boue. Observant un peu plus son environnement, il vit des arbres autour de lui et de fines gouttelettes d’eau qui tombaient continuellement.
Comment était-il arrivé là ?
Il tentait d’avoir un souvenir mais il ne se rappelait que d’avoir touché de la terre malléable, puis de son rêve, mais avant cela, il n’y avait rien. Pas la moindre chose.
Il n’avait pas oublié seulement son nom et sa vie, mais tout le reste aussi. Il ne savait pas parler. Il ne savait pas écrire, ni lire... Il ne savait rien.
Mais alors, une peur l’assaillit.
Comment allait-il se déplacer ? Cet endroit paraissait tellement grand. Et où devait-il aller ? Dans les airs ? Continuer d’avancer sur le sol ?
Il baissa la tête sur son corps et constata qu’il était recouvert de divers choses, assez souples au niveau du corps, mais relativement fermes sur les pieds.
Il posa les mains sur un morceau de bois pointu et s’égratigna. La surprise le fit hurler de peur. Que s’était-il passé ? Il vit sur sa peau un minuscule petit point rouge où un liquide de la même couleur émergea lentement.
Il porta à ses lèvres le liquide et le goutta. Ce n’était pas très bon.
La douleur n’avait duré qu’un temps. Elle avait disparu, remplacée par un léger picotement.
Il réfléchit. S’il était vêtu de choses flexibles sur tout le corps, mais solide sur les pieds, il y avait forcément une raison. Il devait probablement se déplacer, un peu comme ces immenses choses immobiles autour de lui.
Non, impossible. Il ne pourrait jamais trouver un équilibre. Comment ces choses immobiles faisaient-elles pour tenir ?
Il s’imagina en train de tenir debout et réalisa soudain qu’il avait pu observer tout son corps, excepté ce qui lui permettait de voir. Il y avait un vague quelque chose au coin de ses yeux, mais à chaque fois qu’il tentait de l’observer, sa vue se brouillait.
Il posa la main sur cette chose et toucha deux cavités dont un souffle émergeait. Il réalisa que c’était lui qui contrôlait ce souffle.
Il posa la main sur le haut de son crâne, apeuré de sentir une chose douce mais impossible à enlever de sa tête. Qu’est-ce que c’était ? Il essaya de toutes ses forces d’en retirer un peu et observa ce qu’il avait arraché après avoir crié de douleur.
C’était fin et marron clair. Cette chose collée à lui était apparemment morte.
A présent, il fallait bouger.
Il tenta d’abord de s’appuyer sur le bas de ses jambes. Ainsi, il se releva à genoux.
Ça allait, il réussissait à tenir.
Alors il entendit un bruit, près de lui, et recommença à avoir peur.

Gérard Tissot était parti tôt ce dimanche matin avec son chien pour aller chasser le gibier en forêt. Il pleuvait à verse, mais ça ne le dérangeait guère. Il préférait une pluie rafraîchissante à une canicule éreintante.
Quelques secondes plus tôt, il avait entendu un bruit étrange. Il était allé voir et s’était retrouvé devant un jeune mec avec des fringues étrangement déchirés – mais c’était peut-être la mode actuelle après tout… où était donc passé le temps des uniformes ? -, à genoux dans de la boue, qui semblait totalement dépaysé.
Quelque chose derrière le jeune mec l’intrigua, mais il décida de ne pas le questionner là-dessus.
- Qu’est-ce que tu fiches allongé au milieu de la forêt ? demanda-t-il.
Le garçon semblait avoir environ dix-huit - dix neuf ans. Il était bien musclé. Les cheveux châtain clair, de grands yeux marron foncé, il affichait le teint pâle typique du gars qui passe sa vie avachi devant un écran d’ordinateur.
Gérard avait l’impression d’intriguer et d’apeurer à la fois ce jeune homme. Et ce visage lui disait vaguement quelque chose... Pas comme s’il le connaissait, plutôt comme s’il l’avait vu dans les journaux...
Il avait en plus une étrange manière de l’observer, comme si c’était la première fois qu’il voyait un humain.
- C’est quoi ton nom ?
Le garçon eut l’air surpris d’entendre cette question. Il était à genoux et ne semblait pas avoir l’intention de lui répondre.
- Bah alors mon gars, tu es muet ou quoi ?
Pour toute réponse, le type cligna des yeux.
- Une fois pour « oui » deux fois pour « non » ? avança Gérard.
Le jeune mec cligna deux fois des yeux, ce qui amusa le chasseur.
- Bah merde alors, on ne peut pas dire que tu rendes les choses faciles, toi.
Son chien s’approcha du jeune garçon, qui écarquilla les yeux.
- Ne me dis pas que c’est la première fois que tu vois un chien...
Son chien lui lécha le bout des doigts ce qui fit sourire l’éberlué.
Gérard plissa les yeux en observant le visage souriant du jeune homme. Il lui semblait encore plus familier avec ce sourire.
Le chasseur se demanda soudain s’il n’avait pas affaire à l’un de ces jeunes disparus dont les infos parlaient quelques temps avant que ces malheureux tombent définitivement dans l’oubli.
Lorsqu’on en parlait, Gérard s’imaginait ces pauvres gosses emmenés dans d’autres pays pour devenir prostitués ou tout simplement violés puis tués et balancés dans un lac ou un fossé isolé. Puis il oubliait lui aussi.
Oui, Gérard était maintenant persuadé qu’il avait affaire à un de ces jeunes.
- Bon, lève-toi. Tu vas pas rester là.


Gérard emmena le môme chez lui. Tant pis pour le gibier.
Il avait fallu le faire marcher, ce qui n’avait pas été une mince affaire. Il avait d’abord était apeuré quand Gérard s’était approché de lui. Le chasseur avait dû le lever de toutes ses forces et le gamin avait perdu l’équilibre une fois que Gérard l’avait lâché.
Il l’avait relevé et persuadé par des gestes qu’il pouvait faire confiance à ses jambes pour le soutenir. Le gosse avait souri comme un enfant, ravi de voir qu’il pouvait marcher.
Bon sang, que lui était-il arrivé ?
Comment avait-il pu oublier comment marcher ?
Ils avaient tout deux avancé sur les routes de campagne mouillées et étaient arrivés chez Gérard une demi-heure après leur rencontre. Sa maison était rustique et il n’y avait que le strict nécessaire. La plupart des meubles étaient en bois, les murs en pierre et le sol recouvert de carrelage. Il y avait une petite télé aussi vieille que Gérard - qui approchait la cinquantaine - et un minuscule poste de radio.
- Assieds-toi, proposa-t-il au gamin en désignant le banc en face de la table de la cuisine.
Mais le garçon ne comprit pas.
Gérard lui montra comment s’asseoir et le gosse l’imita puis sourit.
- Et oui, fit Gérard, c’est moins fatigant que de rester debout.
Gérard lui apporta des affaire propres pour remplacer celle déchirée qu’il portait. Il lui indiqua la salle de bain quand le gosse commença à se changer devant lui sans aucune pudeur. Pendant qu’il se débarrassait de ses morceaux de tissus recouverts de boues, Gérard composa le numéro de la gendarmerie.
Ce gamin devait retrouver sa famille.
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Message par Guillaume Mer 21 Mai - 22:48

Lu d'une seule traite! Tu as du style, et tu sais rendre les personnages attachants! On peut espérer avoir la suite, afin de savoir qui est ce jeune garçon? En tout cas félicitations pour cet essai!
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Message par Tomemoria Mer 21 Mai - 23:02

Oui, je posterai la suite demain.^^
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Message par Tomemoria Jeu 22 Mai - 22:54

Sandrine, une jolie fille noire, à la longue chevelure brune, aux yeux pétillants de vie - mais qui trahissaient faiblement une douleur cachée, du doute et, surtout une grande lassitude - franchit les portes du lycée et commença à rentrer chez elle à grands pas.
Génial la seconde !
Elle se retrouvait avec des profs complètement stupides et des camarades à la limite du supportable qui, en plus d’être des débiles profonds, pouvaient se révéler insultants voir violents.
Malheureusement, les cours étaient la moindre de ses préoccupations...
Elle entendit des pas rapides derrière elle et tourna la tête.
- Tu aurais pu m’attendre ! grogna Maxime, son petit ami.
Cheveux bruns, yeux bleus, sourire arrogant. Il était facile de juger Maxime superficiellement, parce qu’il était l’exact reflet de son apparence : un jeune con qui se la pète.
Elle savait que Maxime n’était pas une bonne chose pour elle. C’était un rebelle, instable, fumeur de joints et impoli par-dessus le marché. Elle n’arrivait pourtant pas à rompre avec ce déchet. Non pas qu’elle fut amoureuse : elle ne l’était plus depuis longtemps. Mais si jamais elle se retrouvait seule, elle devrait faire face à son identité profonde et elle se le refusait. Elle préférait l’ignorer, faire comme si cette réalité n’existait pas. Elle n’avait pas le courage de l’affronter, d’affronter le regard des autres. Pas encore.
- Ouais, désolée, dit-elle, plus pour se débarrasser de la conversation que pour s’excuser.
- Paul organise une fête ce soir, je t’y emmène.
- Non Max, j’ai trop de boulot. Et tu ferais bien de t’y mettre aussi, si tu ne veux pas rater tes examens.
- C’est pas vrai ! Mais quand est-ce que tu vas vivre ? A la retraite ?
- Ouais, et qu’est-ce que t’appelle, « vivre », Max ? Devenir accroc à la drogue comme toi ? C’est ça « vivre » ? Désolée, on n’a pas la même conception de la vie.
- Tu me fais quoi, là ?
- Ecoute, je n’ai pas envie d’aller à cette soirée, c’est tout.
- Tu n’as surtout pas envie d’y aller avec moi.
Mais allait-il se décider à la laisser tranquille ?
- Mais non, dit-elle d’un ton peu convaincant. Ecoute, excuse-moi, mais tu me gaves, alors arrête un peu avec tes reproches à deux balles.
- Si c’est ça maintenant entre nous, il vaut peut-être mieux qu’on se sépare.
Ça, c’est ce qui s’appelle un mur moment de réflexion !
- Bah, fais ce que tu veux.
Elle grimpa dans le bus qui referma ses portes juste après son passage.
Soupirant profondément, la jeune fille regretta toute cette conversation. Elle ne savait plus ce qu’elle voulait. Entre les examens, Max, ces parents qui lui mettaient la pression, et les profs pour qui elle était transparente...
Putain de vie...

Lorsqu’elle rentra chez elle, Sandrine crut rêver. Kévin, son petit frère de treize ans, avait laissé ses affaires - cahier de cours, sous-vêtements... - partout dans la maison.
Leurs parents étaient partis une semaine dans les Antilles pour essayer de recoller les morceaux de leur couple. Peine perdue, selon Sandrine. Mais la pire conséquence de ce voyage, était qu’elle devait s’occuper de son imbécile de frère pendant toute la semaine.
Et pour l’heure, il était affalé devant l’ordinateur de sa chambre.
- Kévin, vas me ranger ce bordel, immédiatement et sors de ma chambre.
- Papa et maman t’ont demandé de t’occuper de moi. Alors c’est à toi de faire le ménage, la vaisselle, la bouffe et tout ce qui s’en suit. (Il eut un sourire narquois.) Au boulot.
Elle sourit également, glaciale.
- Mon pauvre petit Kévin. Tu vas sortir tout de suite de ma chambre, me nettoyer le bordel que tu as foutu, faire ta vaisselle et tout de suite, avant que je m’énerve.
- Et tu feras quoi ? railla-t-il. Papa t’a interdis de me toucher.
- Je dirai à papa que tu fumes, je lui montrerai tous tes magazines porno que tu crois bien cachés et j’appellerai tes profs à chaque veille de contrôle pour leur dire où sont tes antisèches.
- T’es qu’une garce.
- Silence, microbe. Dégage de là et ce sera de l’histoire ancienne. (Une pause.) Oh et pour tes magazines de cul, trouve une autre planque que ton matelas.
Il sortit en fulminant de la chambre et Sandrine esquissa un sourire en coin. Rien ne lui remontait mieux le morale que de casser son frère en fin de journée.
Le téléphone de sa chambre sonna.
- Allô ? dit-elle en décrochant.
- Sandrine ?
- Oui.
- Bonjour, c’est Marie Meunier.
Sandrine déglutit. Cela faisait bien deux ans qu’elle n’avait pas entendue la voix de madame Meunier. Depuis que son fils, Thomas, avait disparu. En cinquième, Sandrine avait fini par sortir avec Thomas Meunier, un garçon plus vieux qu’elle. La jeune fille l’avait aimé depuis le début du collège. Un jour, Thomas n’était pas rentré chez lui et n’était jamais revenu. La police avait conclu à un kidnapping et Sandrine avait mis longtemps à s’en remettre.
- Bonjour, madame Meunier, comment allez-vous ?
Formule de politesse que madame Meunier décida d’éviter.
Sandrine avait appris par son mari, qui était conseiller d’orientation au lycée, qu’elle avait fait une dépression.
- Ils l’ont retrouvé, dit madame Meunier.
Le cœur de Sandrine se serra. Elle imaginait déjà le cadavre de Tom enfin découvert par des joggers dans une forêt reculée.
- Tom ?
- Oui, dit-elle d’une voix trahissant son émotion. Il est vivant, mais amnésique.
Sandrine ouvrit la bouche de stupeur, des larmes montèrent à ses yeux.
- J’ai pensé qu’il fallait t’avertir.
- Oui... Je... Merci... Je, bafouilla Sandrine, submergée par l’incrédulité et la joie. Je...
- Pierre et moi allons le chercher. Il a été retrouvé en province. Veux-tu venir avec nous ?
- Mais je... oui... Oui d’accord.
- Nous partons dans un quart d’heure. Te souviens-tu de notre adresse ?
- Oui... Oui, bien sûr.
A peine avait-elle fini que la mère de Tom raccrocha.
Kévin !
Qui allait le garder pendant son absence ? En cas d’extrême urgence, qui appeler ? Julie, bien sûr.
Sandrine composa le numéro de sa meilleur amie.
- Oui ? fit la voix de Julie.
- Julie, c’est moi. Tu pourrais garder mon frère ? C’est très important.
- Hein ? Ton abruti de frère ? Et pourquoi ?
- Il faut que je sorte.
- Il a treize ans tu sais. Il peut sans doute…
- Appeler tout ses potes et faire une méga-teuf à la maison ? Oui je sais, compléta Sandrine
- Si c’est pour Max, tu m’oublies ! avertit Julie
- Non, ce n’est pas pour Max ! Ecoute, tu te souviens du garçon qui avait disparu quand j’étais en cinquième ? Il a réapparu. Il faut que j’aille le voir.
- Oh là, doucement ! Qu’est-ce que tu me racontes ?
- Écoute, je n’ai pas le temps de t’expliquer. Es-tu d’accord pour garder Kévin, oui ou non ?
Silence.
- Julie ?
- Mouais, d’accord.

Enfilant une veste, Sandrine alla s’adresser à son frère en train de ranger le salon.
- Écoute-moi bien : si tu oses me balancer à papa ou maman, je jure que je te tues.
- Mais ouais, on te croit ! lança Kévin en rangeant négligemment ses affaires d’écoles.
- Tiens, lui dit-elle en tendant un billet de vingt euros. Ne m’attends pas pour manger, je vais sûrement rentrer très tard dans la nuit. Ses sous sont pour que tu bouffes quelque chose d’autres que tes saletés de chips. Et pas de pizza.
On sonna à la porte.
Sandrine alla ouvrir.
Une jeune fille blonde se tenait devant elle.
Vêtue d’un manteau au col bordé de fausse fourrure, Julie avait le regard bleu et vif, et un sourire intelligent lui illuminait le visage.
- Salut, fit Sandrine en soupirant.
- J’espère que ce fric est pour moi, s’exclama Julie sur le ton de la plaisanterie en pointant du doigt le billet tenue par Kévin. Salut p’tit.
- Je suis pas p’tit, répliqua son frère.
- Ah non ? railla Julie. C’est moi qui doit être très grande alors...
Sandrine gloussa et la laissa entrer.
- Je te remercie infiniment, et je te le revaudrai.
- Oh, ne t’en fais pas. C’est fait pour ça les amies... néanmoins, je veux ce fric que tiens ton frère.
Sandrine rit de nouveau.
Julie trouvait toujours ce truc pour faire remonter le morale des gens. Elle était sensationnelle !
- Bon, conclut Sandrine, j’y vais.
- C’est ça.
Julie referma la porte tandis que Sandrine grimpait dans l’ascenseur.
En se retournant vers Kévin, Julie plissa les yeux et questionna :
- Pizza ?
Il hocha la tête avec un sourire.


La lune était déjà haute dans le ciel. Madame Meunier roulait sur une route de campagne.
Après trois heures de route et une heure à se pommer au milieu de nulle part, ils avaient enfin l’impression de prendre la bonne direction.
Alors que Pierre Meunier était assis à la place du mort, Sandrine feuilletait des photos de Tom et elle prises lors d’un voyage scolaire. Elle sourit en se voyant poser au côté du jeune garçon, réunis l’un contre l’autre, le regard amoureux.
Elle se demanda comment sa vie aurait tournée si Tom n’avait jamais disparu...
- On y est ! s’exclama Madame Meunier.

Le garçon était assis dans le bureau d’un gendarme. Il avait pu voir son reflet dans la voiture qui l’emmenait à la gendarmerie ; il avait été d’abord intrigué, puis émerveillé de voir à quoi il ressemblait. On lui avait apporté un cylindre froid qu’on lui avait ouvert. L’officier qui s’occupait de lui avait mimé ce qu’il fallait faire avec cet objet : le porter à ses lèvres.
Il s’était donc exécuté et avait recraché le liquide gazeux, surpris.
L’homme en bleu avait poussé un gloussement.
Le garçon commençait vaguement à comprendre le langage et les réactions de ses semblables, car il avait ri également.
D’autres personnes entrèrent dans la salle, une heure plus tard : un homme entre cinquante et soixante ans, aux cheveux courts et grisonnant, vêtu d’un costume à la coupe parfaite ; une femme rousse, avoisinant les quarante ans, un sourire radieux se dessinant sur son visage constellé de taches de rousseurs en posant les yeux sur lui ; et une jeune fille antillaise aux cheveux sombres et aux yeux chargés de larmes.
- Mon chéri ! s’écria la femme rousse en se jetant sur lui pour le prendre dans ses bras.
Il ne bougea pas et se crispa, surpris.
Il ne comprenait pas pourquoi cette femme éprouvait plus de joie à le voir que les autres.
L’homme et la femme échangèrent des paroles incompréhensibles avec les hommes en bleu, tandis que la jeune noire s’approcha de lui.
- Salut, Tom, fit-elle, d’une voix émue.
Il ne comprit pas bien le sens de cette phrase, mais en devina légèrement le propos. Elle venait sûrement de se présenter.
- Tu m’as manquée, avoua-t-elle.
Cette fois, il ne comprit rien du tout.
Plusieurs fois, il avait entendu ces semblables dire « salut ». Il avait compris qu’il s’agissait d’une sorte de rituel. Tout êtres qui s’appréciaient l’effectuaient lorsqu’ils se rencontraient.
Les hommes en bleu s’adressèrent à lui. Ils semblaient lui demander de suivre ces trois personnes. La femme rousse lui prit la main. Il la suivit, non sans se poser de questions.
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Message par Guillaume Ven 23 Mai - 11:06

Je viens de lire cette suite avec beaucoup d'intérêt. J'aime beaucoup, bien que les péripéties se suivent à une allure très rapide. En tout cas bravo à toi, et j'espère vite pouvoir lire la suite (?)!
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Message par Tomemoria Ven 23 Mai - 13:32

Comme Sandrine n’avait pas voulu venir avec lui à la soirée organisée par Paul, Maxime avait appelé un de ses potes, Benoît, pour l’y accompagner ; ce qu’il aurait fait avec ou sans Sandrine. Il n’avait jamais eu l’intention de passer toute la soirée avec elle. Plutôt mourir.
Sandrine avait le chic pour casser l’ambiance. Elle pouvait être blasée de tout et tous les efforts du monde ne changeaient rien à son attitude. C’était l’une des choses qui poussaient Max à mettre des distances avec elle.
Bref, il était ravi qu’elle ne soit pas là ce soir. Une empêcheuse de jouir. Voilà ce qu’elle était. Ce soir, sans elle, il allait pouvoir se défouler à mort, profiter de la vie.
Benoît et lui arrivèrent jusque chez Paul.
Benoît était un type sympa, mais un peu coincé. Il avait du mal à se lâcher. Etude, responsabilité... tels étaient ses mots fétiches. Pitoyable. Il était plus petit que Max, avec des yeux bleus et les cheveux blonds. Dans le regard, il gardait encore une trace d’enfance.
Quand Paul leur ouvrit la porte, ils pénétrèrent au milieu d’une ambiance hallucinante.
Il aurait été impossible de communiquer à moins de dix mètres des baffes.
La plupart des filles étaient vêtues d’un haut sans soutien-gorge dessous, qui leur remontait les seins jusqu’au menton, et d’un pantalon taille basse qui découvrait leur ventre.
Elles étaient toutes très canons...
Benoît en eut peine à respirer.
- Ça, c’est de la teuf ! s’exclama Max.
Benoît s’abandonna. Il avait tellement besoin de faire la fête, de s’éclater…
Il dansa une bonne demi-heure et quand il en eut assez, il alla voir ce qu’il y avait à boire.
Que de l’alcool, constata-t-il.
- Tu n’as pas de soda ? demanda-t-il à Paul.
Celui-ci éclata de rire.
- Attends, pourquoi pas un jus de fruit ? Tu es ici pour t’amuser, non ? Alors avec un verre, c’est mieux, surtout pour l’ambiance, pour être un peu allumé.
- Mais je n’ai jamais bu. Je ne sais pas...
- Attends, je ne te dis pas de boire comme un ouf... juste un peu. Pour partager des moments cool avec les potes.
Max les rejoignit. Il avait l’air dans les vapes.
- Benoît veut un soda, gloussa Paul.
- Sérieux ?
Et il rit encore plus fort que l’autre. Puis toussa.
- Non, ici on ne boit pas ça, déclara-t-il au bout d’un moment. On boit que du naturel, et on... fume que du naturel.
Il lui tendit un pétard.
- Non merci, fit Benoît.
- Allez quoi ! Tu comptes rester un fils à papa toute ta vie ? Ce sera quoi tes souvenirs de jeunesse ? Hein ? Allez, fume un coup... pour planer, s’évader un peu !... Où est le danger ? Tu vois quelqu’un de mort ici ? Comment tu crois qu’on est tous dans le délire ? Faut qu’y ait une ambiance... psychédalique ou je sais plus quoi.
- Avec un coup de pouce, ça va plus vite, ajouta Paul.
Finalement, il accepta. Même s’il savait qu’il avait tort. De toute façon, il s’arrêterai à temps. Max avait raison : il n’y avait aucun danger. Il avait envie d’atteindre cet état un peu irréel dont il avait souvent entendu parler. Envie de partager un moment particulier, pour faire la fête. Pour faire comme les potes. Pour se sentir plus fort, mieux intégré. Pour franchir un peu la limite, pour voir au-delà de ce qui était autorisé. Il fuma, but, et fit d’autres choses dont il ne se souvint pas le lendemain matin…


Il était deux heure du matin quand Sandrine franchit le seuil de sa porte.
Elle trouva Julie et son frère, affalés sur le canapé, endormis devant la télé. Une boite de pizza vide se trouvait sur la table basse devant eux.
Un petit sourire frémit sur ses lèvres en les observant. Elle prit la télécommande et éteignit le poste.
Elle avait besoin de sommeil. Mais aujourd’hui, elle était heureuse d’aller dormir, heureuse de pouvoir se réveiller.
Après une bonne nuit, elle s’habilla et alla au lycée avec Julie qui avait finalement passé la nuit chez elle.
Elle était heureuse, car sa vie avait retrouvé un sens. Elle avait retrouvé ce qui lui manquait tant. Une réponse à la disparition de Tom. Et, bien que la suite n’allait sûrement pas être facile, elle avait l’impression de vivre un nouveau départ.
Elle avait hâte de terminer les cours pour aller voir Tom.
Malheureusement, les cours furent longs... et fertiles en devoirs.
Quand elle rentra chez elle, elle trouva la porte déjà ouverte.
Par pitié, songea-t-elle, pas un cambriolage !
L’insécurité n’avait fait qu’augmenter ces dernières années. Elle était due, essentiellement à la nouvelle politique. La gauche, quand elle était au pouvoir, ne faisant pas assez ce qu’il fallait faire ; la droite, quand elle remplaçait la gauche, aggravant les troubles sociaux : il avait fallu trouver un nouveau président qui ne se déclarait ni de droite ni de gauche, mais qui s’était révélé, à l’égard de beaucoup, bien pire. De ce fait, la panique et l’horreur s’abattait au hasard, alimentées par les luttes de classe, les haines religieuses et les conflits parfois armés entre racistes, antiracistes et forces de l’ordre (souvent composée des deux camps)...
Mais heureusement pour elle, il n’y avait rien qui manquait. Pas de cambriolage à l’horizon. Tout était parfaitement en ordre. Kévin avait peut-être oublié de fermer la porte...
Elle trouva des clés par terre.
Ce n’était pas celles de son frère, mais celles Max.
Elle n’aurait jamais dû lui donner un double ! Qu’est-ce qui lui était passé par la tête ce jour-là ?
- Max ? appela-t-elle.
Aucune réponse.
Après la soirée chez Paul, il était certainement venu cuvé chez elle... Il faudrait qu’elle se débarrasse définitivement de ce boulet !
- Max ? Où es-tu ?
Elle alla voir dans sa chambre. Dans celle de Kévin et de ses parents, il n’était nulle part.
Bon. Il aura sûrement oublié de refermer en sortant.
Elle alla dans sa chambre et fit ses devoirs. Elle appellerait chez les Meunier pour savoir si elle pouvait rendre visite à Tom dès qu’elle aurait fini.
Une fois ses devoirs faits - bâclés étant le terme plus juste -, elle se rendit aux toilettes pour une envie pressente... et y trouva Max.
Blanc comme un linge, les yeux exorbités, il était assis sur le sol, le dos appuyé sur le mur, une seringue encore plantée dans le bras.
- Max ! s’écria-t-elle.
Affolée, elle lui prit son pouls.
Et constata avec horreur qu’il était mort.


Dans la cuisine des Meunier, la conversation allait bon train.
- Je ne comprends pas, avoua Marie Meunier, comment se fait-il que notre fils soit amnésique ? Il ne savait même plus ce qu’était une canette de coca.
- Écoute, le plus important, c’est que nous l’ayons retrouvé, déclara Pierre. Sa mémoire reviendra en temps voulu.
- Il ne sait même plus parler ! s’écria-t-elle, éclatant en sanglot. Qu’est-ce qu’ils lui ont fait ? Les salauds qui ont kidnappés mon bébé, qu’est-ce qu’ils lui ont fait ?
Il la prit dans ses bras pour essayer d’atténuer sa peine, quand il remarqua la présence de leur fils.
- Bonjour mon grand, fit-il.
Sa femme se tourna également vers le jeune homme.
- Bonjour chéri, dit-elle. Tu veux boire quelque chose ?
Leur fils cligna des yeux. Il n’avait sûrement pas compris.
Elle aurait du mal à supporter cette amnésie. Elle ne voulait pas qu’on lui rende une moitié de son fils. Elle le voulait tout entier...
Baissant la tête, Marie s’accabla sur son sort et ses erreurs passées.
- En fait… dit Thomas Meunier.
Ses parents le regardèrent avec incrédulité.
Il parlait.
- Je voudrais connaître mon nom.
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Message par Maniak Ven 23 Mai - 14:57

il baise jamais dans ton histoire? Razz
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Message par Tomemoria Ven 23 Mai - 15:13

Non, jamais avant les liens sacrés du mariage. Ce sont des jeunes bien comme il faut. Et moi, je suis un bigot alors.
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Message par Guillaume Ven 23 Mai - 15:16

C'est parfois difficile à suivre mais tu nous laisse toujours dans un moment de l'action haletant. Encore une fois j'ai hâte de découvrir la suite.

Mon cher 'Niak, merci de ta remarque (très) pertinente! afro
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Message par Tomemoria Ven 23 Mai - 15:18

Bon bah j'en mets un peu alors.
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Message par Tomemoria Ven 23 Mai - 15:21

Ils s’étaient tous réunis.
Sandrine, Julie, Benoît, Paul et beaucoup d’autres déambulaient entre les pierres tombales. Devant eux, le corbillard transportant le corps de Max avançait lentement.
Dire qu’elle avait découvert le corps.
Une semaine plus tôt, Sandrine était entrée dans les toilettes de chez elle et y avait trouver le corps sans vie de son petit ami.
Elle regrettait tellement ce qu’elle avait pensé de lui. Les choses qu’ils s’étaient dites la dernière fois, avant qu’il ne...
Elle refoula ses larmes.
Sandrine aurait aimé s’expliquer avec lui. Lui dire qu’ils n’étaient pas faits l’un pour l’autre. Oui, c’est vrai qu’elle n’appréciait pas énormément Max, mais il avait tout de même eu de bons côtés. Bien sûr, il s’était imaginé que ça lui plairait de rester assise à côté de lui pendant qu’il jouait sur sa console de jeux sans même lui proposer de faire une partie, mais elle n’était pas sortie avec lui pour rien non plus. Ils s’étaient aimés comme des fous... un temps.
Tant de gâchis.
Overdose, lui avait-on dit. Le soir de la fête chez Paul, il avait dû consommer trop d’héroïne. Il avait marché jusque chez elle. Sandrine absente, il était peut-être allé aux toilettes pour se faire une nouvelle piqûre... et elle lui avait été fatale.
Julie lui serrait la main, avec toute sa force et sa compassion. Douce Julie. Sandrine se demandait bien comment elle aurait surmonté cette épreuve sans son amie.
Un beau ciel bleu au-dessus de leurs têtes, ils se dirigèrent vers la tombe de Maxime, dans laquelle le cercueil venait de glisser.
Avec tristesse, Sandrine versa un peu de terres sur le cercueil.


Maxime Duret
16 octobre 1988 - 23 septembre 2004


Tom avait soif d’apprendre. Depuis une semaine, il avait retenu tant de choses. Après avoir lu le dictionnaire, il était passé à l’encyclopédie, et tant d’autres ouvrages... Il avait d’ailleurs été surpris de constater, parmi tant d’autres choses, que l’infiniment grand et l’infiniment petit n’étaient que des sphères liées par quatre forces fondamentales : la gravité, l’électromagnétisme, l’interaction forte et l’interaction faible. Mais il n’arrivait pas à décider si Einstein avait raison ou non à propos de « la grande Unification » de ces forces (c’est-à-dire que ces quatre force n’en feraient qu’une).
Il avait aussi découvert des éléments fondamentaux dans la vie social de tout être humain : le nom de ses parents, son propre nom, ceux de ses amis, les métiers de ses parents, sa date de naissance...
Il ne comprenait pas très bien pourquoi ses géniteurs étaient si inquiets de le voir tout apprendre et retenir si vite. Toutes personnes civilisées n’étaient-elles pas censées savoir, par exemple, que Kiritimati était un atoll du Pacifique, de l’archipel des Sporades équatoriales, dépendant de l’Etat du Kiribati ? Etait-il le seul à avoir lu le dictionnaire en entier et d’une traite ?
Aujourd’hui, grâce à son père, conseiller d’orientation dans le lycée que fréquentaient ses amis, qui avait négocié son admission dans la classe occupée par lesdits amis, Tom allait faire ses premiers pas dans cet établissement public d’enseignement du second degré classique, moderne et technique ayant pour vocation de prolonger la formation secondaire des collèges en préparant au baccalauréat...
Sa mère offrit un petit cadeau à son fils - un téléphone portable -, et son père l’emmena au lycée. Tandis que l’aube se levait, il guida Tom dans les entrailles remplies d’élèves du bâtiment principal, et s’immobilisa au bas de l’escalier.
- Bienvenu au lycée de Bouris, tonna-t-il, son ton attirant le regard de plusieurs élèves alentour.
Bouris était la ville où ils habitaient.
Si Tom avait été un adolescent comme les autres, il aurait foudroyé son père des yeux pour l’humilier ainsi. Mais il n’y voyait pas d’inconvénient.
- On ne court pas dans les couloirs, on ne crie pas, et on ne mâche pas de chewing-gum. Cela mis à part, il n’y a qu’une seule règle. (Il pivota vers son fils.) Travail, travail, travail. (Il observa un élève.) Ça te fait rire ce que je dis ? (Il riva de nouveau ses yeux sévères sur son fils... et éclata de rire.) Il a raison, il y a de quoi rire. Allez, passe une bonne journée.
Il lui administra une petite claque sur l’épaule et s’en fut.
Rapidement, Tom fut rejoins par ses amis.
Il y avait Sandrine et Benoît, deux amis d’enfance, et Julie, la meilleur amie de Sandrine. Tom avait également retenu ces informations.
- Salut, dit Sandrine avec un sourire. Tu te souviens des mes... tes... enfin nos amis ? Je te les ai montrés en photo.
Elle lui avait rendu visite deux jours plus tôt, pour lui rafraîchir la mémoire, selon ses propres termes. Tom aimait ce genre d’expression qui, si on les prenait au pied de la lettre, avait un sens étrange comme, par exemple : « se plonger dans les études ».
- Oui, affirma Tom, bonjour. Je vous avoue que je suis impatient de commencer cette nouvelle journée en votre compagnie. J’ai vraiment envie d’acquérir de nouvelles informations.
Ils hochèrent la tête avec un sourire qui sembla forcé. Tom ne comprit pas pourquoi.


Pierre Meunier, avait l’habitude des adolescents. Aujourd’hui était un jour comme les autres. Ou presque, se dit-il en écoutant Cécile Paret.
La jeune fille lui annonça qu’elle n’avait plus le goût de vivre et qu’elle se demandait bien ce qui la retenait ici (et par « ici », elle n’entendait pas cette pièce, mais ce monde).
Il avait lu son dossier. Pauvre gamine. Ce qu’elle avait vécue... il ne le souhaitait à personne.
Après la tentative vaine de Pierre pour tenter de la faire parler, Cécile lui avait dit qu’il ne pouvait pas l’aider, que personne ne le pouvait, et avait quitté son bureau sans rien ajouter.
Troublé, Pierre rapporta leur conversation à la proviseur, une femme de cinquante ans, au corps mince et nerveux. Celle-ci lui rappela que certains lycéens pensaient ou disaient des choses affreuses mais que ça ne signifiait pas pour autant qu’ils passeraient à l’acte, notamment en se suicidant.
- C’est toujours la même histoire, rappela la proviseur. Quand un élève tient ce genre de propos, nous informons les professeurs, nous fouillons les casiers, mais nous ne savons jamais à l’avance ce qui va se passer. Nous ne pouvons pas fouiller dans leur esprit. Nous faisons de notre mieux, et il faut bien que ça suffise.
Mais pour Pierre, ça ne suffisait pas. Aussi envoya-t-il, le lendemain, Tom épier sa camarade, ce qui déplut à sa femme, qui trouvait que leur enfant avait d’autres objectifs plus importants. Mais Pierre rappela que la vie d’une adolescente était en jeu, ce qui coupa court à la discussion.


Le lendemain matin, dans la cour du lycée, Tom parla avec une franchise déconcertante : il avoua à ses amis que son père souhaitait qu’il devienne ami avec Cécile Paret, une jeune fille arrivée dans leur classe le même jour que lui.
- Je me demande qui est le plus bizarre des deux : le père ou le fils, susurra Julie.
Sandrine lui lança un regard noir.
- Mais pourquoi veut-il ça ? demanda-t-elle.
- Je ne sais pas très bien, avoua Tom. Apparemment, elle aurait des tendances suicidaires. Alors, il lui faut un pote.
- Ouah ! s’exclama Benoît. Ça y est ? Tu as décidé de laisser bétom le langage relou, et tu te mets à parler comme les djeuns.
Tom le fixa en clignant rapidement des yeux.
- Je n’ai rien compris.
Julie leva les yeux au ciel.
- Doucement, Benoît. Il ne peut pas tout comprendre en quelque jours. Alors il va falloir laisser tomber les mots « kiffer », « trop fort de chez fort », « tripper », « trop de la balle », « truc de ouf », « ils me vénerrent ces keums », « guedin » ou « relou », d’accord ? Et puis d’abord, cette façon de parler est débile. C’est à force de te côtoyer que je me suis mise à parler comme ça. Et le pire, c’est que tu le fais pour imiter les autres.
- Sûrement pour s’intégrer, révéla Tom. A l’adolescence, on a besoin d’appartenir à un groupe. Pour cela, on adopte les manières du groupe : façon de parler, vêtements...
- On dirait un prof, soupira Benoît.
La sonnerie résonna dans la cour du lycée et ils se dirigèrent vers le bâtiment.
- Prêts à affronter une nouvelle séance de physique/chimie ? demanda Julie.
- Non, répondit Sandrine, mais allons-y quand même.
Ils gardèrent le silence un petit moment, puis Tom déclara :
- Mon père m’a dit que la proviseur allait faire fouiller les casiers des élèves.
- Ah oui ? s’exclama Benoît d’une voix étrangement inquiète. Pourquoi ?
- Je ne sais pas.
- Auriez-vous quelque chose à vous reprocher m’sieur ? demanda Julie en prenant le ton de l’inspecteur Colombo.
- Hilarant. Il t’a dit quand ce serait ?
- Y aurait-il quelque magazine de charme dont tu souhaiterais te débarrasser ? lança Julie, taquine.
- Tu pourrais te taire ? répliqua Benoît pour se débarrasser de la discussion. Alors ?
- Je ne sais pas, avoua Tom. Dans la journée.
- Ok.
A peine sa phrase terminée, Benoît effectua un changement de trajectoire et tourna à gauche, tandis que les trois autres poursuivaient tout droit.
Sandrine n’aimait pas cette réaction. Elle ne pensait pas qu’il s’agissait de magazines pornos. Quel débile emmènerait ce genre de magazine au lycée ? Alors de quoi s’agissait-il ? Elle tenait à Benoît. C’était l’un de ses plus vieux amis et son comportement l’inquiétait. Il était clair qu’il avait quelque chose à cacher.
Ils pénétrèrent dans la salle de sciences.
Alors que Tom allait sortir ses affaires à côté de Yann, son voisin de table, le prof déclara :
- M. Duzan, veuillez changer de place avec Mlle Paret.
Tom, Sandrine et Julie échangèrent un regard entendu. Le prof avait sûrement été mis au courant des tendances suicidaires de Cécile par le père de Tom et l’avait faite changer de table pour que Tom puisse « exécuter sa mission ».
Comme Tom et Yann se trouvaient au cinquième rang et Cécile au premier, le prof trouva comme excuse qu’il voulait garder un œil sur Yann. Ce qui fit réagir l’adolescent :
- Mais je n’ai jamais rien fait.
Cette remarque fut accueillie avec sarcasme par le prof :
- Voilà bien le problème, M. Duzan.
Cécile, son sac en main, vint s’asseoir à côté de Tom.
- Salut, fit-il. Je m’appelle Tom.
- Cécile.
Il ne l’avait pas bien observée jusque-là. Mais à présent qu’il lui prêtait un peu plus d’attention, il la trouvait belle.
Extrêmement belle même.
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Message par Guillaume Ven 23 Mai - 15:35

Plus je te lis et plus j'ai l'impression que tu expose avec plus de détails chaque situation. Je pense que c'est cela qui rend le récit encore plus agréable, un certain temps d'adaptaion à chaque situation. La suite! Rolling Eyes
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Message par Tomemoria Ven 23 Mai - 20:44

- Tu veux manger avec nous ? proposa Tom à Cécile.
Ils venaient de finir les cours de la matinée.
Tom mourrait d’envie qu’elle accepte. Bien sûr, il y avait le fait que son père lui ait demandé de l’espionner, mais en plus de ça, il avait envie de passer du temps avec elle. Il ne savait pas très bien pourquoi. Juste qu’il aimait ça.
- Oui, d’accord, dit-elle.
Un sourire s’imprima sur le visage de Tom
Alors qu’ils se mettaient dans la queue pour prendre les plateaux au self, elle lui demanda :
- Pourquoi es-tu arrivé le même jour que moi ?
- Je suis amnésique, je n’ai que neuf jours de souvenirs.
Elle lui lança un regard las.
- On me dit souvent que je n’ai pas beaucoup d’humour, mais est-ce que c’était censé être drôle ?
- Je ne plaisante pas, assura-t-il.
- Connais-tu l’expression « les plus courtes sont les meilleurs » ?
- Non, qu’est-ce que ça veut dire ?
Elle fixa sur lui un regard incendiaire. Il n’aimait pas qu’elle le dévisage comme ça. En voyant ces yeux, il avait l’impression de provoquer de l’agacement et il ne comprenait pas pourquoi.
- Bon, ça va, arrête, dit-elle.
- Je t’assure que c’est la vérité.
- Bon alors, imaginons que je te crois. Imaginons que tu sois vraiment amnésique. Comment l’es-tu devenu ?
- Je ne sais pas. Un chasseur m’a retrouvé dans les bois. Je ne savais ni parler, ni même marcher. Ce que je sais, c’est que cela faisait trois ans que j’avais disparu. On ignore qui m’a enlevé et ce qui m’est arrivé.
- Donc, il y a neuf jours tu ne savais pas marcher ou parler et aujourd’hui, tu parles comme tout le monde ? (Son visage s’assombrit.) Tu me prends pour une demeurée ?
- Non, pourquoi ? Tu ne me crois pas ?
Elle cligna des yeux.
- J’ai dit que je faisais semblant. Et je te fais remarquer que ton histoire ne tient pas debout : on apprend pas à marcher ou à parler en quelques jours. C’est impossible. Désolée, ta blague tombe à l’eau.
Ils arrivèrent aux plateaux. Chacun en prit un, le posa sur les railles prévues à cet effet et commença à longer le self tout en prenant au passage différents plats.
- C’est vraiment incroyable ce que je te raconte ? demanda-t-il, inquiet.
- Pourquoi ? Tu as l’intention d’écrire un roman et tu te demandes si c’est crédible ? Eh bien, non, ça ne l’est pas.
Personne ne lui avait vraiment dit ça jusque-là. Il y avait bien eu ses parents qui s’inquiétaient de le voir tout mémoriser, mais il ne s’était jamais dit que ce n’était pas normal. Il n’était pas normal !
- Mais c’est vrai, dit-il. Ce qui m’arrive est vrai.
Elle le regarda.
- Ce qui m’inquiète, c’est que tu as l’air sérieux. Alors soit tu es un excellent acteur, soit tu me dis la vérité ce qui, avouons-le, est très flippant.
Prenant chacun un dessert, ils soulevèrent leurs plateaux respectifs et Tom repéra rapidement ces amis qui lui faisaient signe de les rejoindre.
- Ils sont là-bas, dit-il.
Il vit qu’elle hésitait à venir.
- Je vais peut-être manger seule, finalement, dit-elle d’une voix tendue.
- Pourquoi ? questionna-t-il, prenant l’air d’un cocker triste.
Elle sourit. Son visage trahit sa gêne et ses joues prirent un teint étrangement écarlate.
- Oh je..., tenta-t-elle d’expliquer, je... j’ai envie de rester seule...
Tom sentit son cœur se serrer. Il déglutit avec peine et inspira une goulée d’air. Que lui arrivait-il ? Il se sentait envahi par une tristesse étrange. Il semblait y avoir quelque chose de lourd dans ses yeux.
- Hé ! s’exclama-t-elle. Qu’est-ce que tu as ? Tu ne vas pas pleurer ? Tu me prends pour une débile ou quoi ?
- Non, répondit-il d’une voix tremblante. Je ne comprends pas ce que j’ai. Pardon.
Cécile fronça les sourcils et adopta une moue dure. Puis, secouant la tête :
- D’accord, je viens.
Un sourire illumina le visage de Tom.
Cécile soupira.
- J’admets que ton numéro de drague est infaillible. Ton historie d’amnésie est bien jouée et ton sourire d’enfant pince le cœur. Enfin, c’est toujours mieux que ces dragueurs qui nous « mettent en état d’arrestation pour avoir volé les étoiles du ciel et les avoir emprisonnées dans nos yeux ». Ça, c’est pathétique.
- C’est difficilement possible de commettre une telle chose, s’exclama Tom. Les étoiles ne peuvent pas être attrapées, ce sont des astres qui brillent d’une lumière propre situé à plusieurs milliard d’années lumières. Il serait d’autant plus dure de les enfermer dans des yeux. Je doute qu’un organe puisse supporter la greffe d’une étoile.
- Tu es vraiment très drôle, lança-t-elle, sarcastique.
- Merci, rétorqua-t-il d’une voix étonnée..
Ils vinrent s’asseoir à côté de Sandrine, Benoît et Julie.
- Y aurait-il un nouveau couple ? interrogea Julie avec un sourire.
- Son numéro d’amnésie est assez craquant, répondit Cécile, mais lassant à la longue.
- Ce n’est pas un numéro ! s’exclama immédiatement Sandrine. Il est vraiment amnésique.
Cécile leva les yeux vers elle.
- Bon ça va ! Est-ce que tout le monde s’est donné le mot pour se payer ma tête ?
- C’est la réalité, affirma Julie. Il avait disparu depuis un moment et il y a moins de dix jours, il a réapparu.
Cécile pivota vers Tom. Elle l’examina de haut en bas. Tom n’aimait pas être observé ainsi. Il avait envie qu’elle pose les yeux sur lui mais... pas de cette manière. Encore un phénomène qu’il n’arrivait pas à s’expliquer.
D’une voix troublée, Cécile demanda :
- Vous êtes sérieux ?
Ces amis hochèrent la tête.
- Wouah ! s’exclama-t-elle. (Elle posa un regard désolé sur lui et mit sa main sur la sienne. Deux actions qui firent parcourir un frisson le long de son échine.) Excuse-moi de ne pas t’avoir cru.
- Ça ne fait rien, dit-il avec un sourire d’enfant émerveillé.
Julie et Sandrine échangèrent un regard complice.
Benoît laissa passer quelques secondes de silence, puis demanda sur un ton hésitant :
- Alors, et toi Cécile, pourquoi es-tu arrivée un mois après le début des cours ?
Cécile se concentra très fort sur ce qu’elle était en train de manger.
- Parce que nous avons notre ami amnésique ici présent, mais toi ? Tu as simplement décidé de prolonger tes vacances ou... ?
Cécile ne quitta pas son assiette des yeux, et Benoît finit par piger.
- Ou bien tu ne veux pas en parler, ce qui veut dire qu’on change de sujet ?
- Et si tu nous disais pourquoi tu étais si intéressé par la fouille des casiers, hein ? intervint Julie.
- J’ai une meilleur idée : non, contra Benoît.
- Monsieur ne veut pas qu’on découvre le contenu du fameux casier, expliqua Sandrine à Cécile pour détendre l’atmosphère.
Cécile hocha la tête avec un sourire.
Tom aurait bien aimé pouvoir la détendre ainsi. Il aimait la voir sourire. Il n’avait pas aimé ce qui s’était déroulé sous ses yeux une minute plus tôt. Cécile avait semblé si... froissée. Comme si Benoît avait remué involontairement un couteau dans une plaie ouverte.
Mais qu’avait bien pu vivre Cécile pour que cet événement crée tant de ravages en elle ?


La proviseur fit fouiller les casiers. Benoît marcha d’un pas pressé près du vigile et de Paul qui ouvrait son casier.
Ça, c’est mauvais pour lui, songea-t-il. Ou pour toi.
Si la proviseur obligeait Paul à dire à qui il avait passé de la drogue, Benoît pourrait bien avoir de sérieux ennuis. Et le pire, c’était qu’il ne pouvait rien y faire.
Soudain, alors que le vigile ouvrait le casier derrière lui, il l’entendit grogner : « Qu’est-ce que c’est que ça ? ». Heureusement pour lui, Benoît avait eu vent du fouillage des casiers. Sinon, il aurait eu les mêmes ennuis que Paul.
Le jeune homme quitta le lycée précipitamment.
Et maintenant ?
Il avait ramassé les quelques joints qui traînaient dans son casier depuis la fête de Paul, et il devait leur trouver une cachette plus sûre.
Benoît regrettait d’y avoir touché. Mais, maintenant, il devait se démerder pour ne pas être repéré.
Il poussa un long soupir. Il se sentait tellement fatigué. Il avait trop de choses en tête. Mais le plus important, c’était de ne pas être démasqué. Si ces parents apprenaient qu’il touchait à la drogue... Il pourrait dire adieu à sa liberté. Tout de suite, ils l’imagineraient complètement shooté au fond d’un squat. Alors qu’en fait, ça n’avait rien à voir…
Benoît avait tellement aimé l’ambiance, ce soir là, chez Paul. Il avait recommencé, une... ou deux fois. Il aimait se retrouver dans ces fêtes, dans l’univers de la convivialité, partager de bons moments...
Quand il rentra chez lui, il n’eut pas le temps de réfléchir à une bonne cachette, que sa grande sœur, Sarah apparaissait.
- Salut, c’était bien la journée ?
- Ouais, répondit-il, d’une voix plus hostile qu’il ne l’aurait voulue.
- Tu es sûr ? Ça n’a pas l’air.
Sarah avait eut son bac trois mois plus tôt. Depuis elle était à la fac et alternait avec des stages dans une association spécialisée dans les détresses psychologiques de toute nature. Elle était donc la personne la plus à même de le percer à jour.
- Non, je vais bien, mentit Benoît, la journée a été fatigante, c’est tout.
- Ecoute, dit-elle. Je sais a quel point Maxime comptait pour toi. Et je sais combien ça doit être dur d’avoir perdu un ami à ton âge. Si tu veux m’en parler...
Il sourit. Sa sœur pouvait être géniale parfois. Mais il ne devait pas lui révéler la vérité. Pourquoi ? Il n’en savait trop rien. Peut-être avait-il honte... De quoi ?... A part d’être devenu le contraire de ce que sa famille attendait de lui...
- Merci, dit-il en l’embrassant sur la joue.
Elle lui fit un sourire à moitié triste.
- J’ai des devoirs, dit-il.
Prétexte parfait pour qu’elle le laisse tranquille et qu’il puisse trouver une planque.
- Moi aussi, s’exclama-t-elle. J’ai rendez-vous avec un futur ex à la bibliothèque, alors je te laisse.
- Bye.
Voilà, il était enfin seul. Maintenant, une bonne cachette...


Cécile ouvrit la porte de chez elle. Enfin... pas vraiment chez elle. Elle préférait l’appeler l’endroit où elle dormait. Elle ne se sentait pas encore à l’aise, ici.
- Tu as eu une bonne journée ? demanda sa tante Angélique tout en arrêtant de passer l’aspirateur.
Cécile avait emménagé chez elle depuis quelques jours...
Angélique était une femme plutôt forte, aux cheveux bruns et à l’air doux qui vivait seule. Pourtant, malgré sa gentillesse, elle tapait souvent sur les nerfs de Cécile. La jeune fille n’arrivait pas à se l’expliquer.
- Tu as l’air fatigué, dit Angélique.
- Que tu es perspicace, répliqua Cécile, acide. Si j’ai l’air fatigué, c’est peut-être parce que je le suis.
- Désolée, murmura sa tante.
Fermant les yeux et prenant une inspiration, Cécile se reprit :
- Excuse-moi. C’est juste que...
- Je sais, coupa sa tante. Mais méfie-toi, ajouta-t-elle avec une pointe d’humour, au bout de dix mois, j’estimerai que tu es suffisamment remise et j’arrêterai de passer l’éponge.
Elle réussit à lui arracher un sourire.
Cécile alla dans sa chambre où tous les cartons n’avaient pas encore été déballés. Elle posa son sac rempli d’affaires de classe sur le lit.
Elle n’avait pas envie de faire ses devoirs. A dire vrai, elle n’avait envie de rien. Elle se sentait envahi par l’ennui, elle n’avait plus de désirs. Elle se sentait encombrée d’elle-même. Plus rien ne l’intéressait, même pas ses activités préférées, ni même ses nouveaux amis qu’elle appréciait tout de même. Hélas, ils ne pourraient jamais la comprendre. Elle le savait. D’ailleurs, elle ne voulait pas qu’ils la comprennent.
Son sac perdit l’équilibre du lit et elle le rattrapa, pour le reposer au même endroit. Décidé à l’enquiquiner, il replongea de plus belle.
- Merde ! s’écria-t-elle, en effectuant de nouveau le même mouvement.
Elle éprouvait souvent un doute profond sur ses capacités. Une impression de ratage, d’échec total l’habitait continuellement.
Pour tenter de faire passer ce sentiment elle mit sa musique préférée. Celle qu’elle écoutait tout le temps.
Quand le sac recommença à basculer, elle le prit à deux mains et le balança de toutes ses forces sur la glace de sa chambre, manquant de peu de la briser.
Même pas capable de remettre un sac en place, se lamenta-t-elle.
Elle n’était vraiment bonne à rien.
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Message par Guillaume Sam 24 Mai - 11:59

J'attends qu'il se passe à nouveau un truc étonnant, je sens que ça va arriver.
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Message par Tomemoria Sam 24 Mai - 13:09


Quelques jours plus tard, lorsque vint le week-end, le groupe d’amis décida de se rassembler le samedi après-midi, histoire de faire découvrir de nouvelles choses à Tom. Et quand on avait dit à l’intéressé que Cécile viendrait, il avait été ravi.
Benoît guida Tom à l’intérieur du centre commercial, jusqu'à l’une des cafétérias. Il avait demandé à Sarah (qui avait insisté pour venir car elle voulait revoir Tom) Julie, Sandrine et Cécile de les y rejoindre.
Benoît s’était amusé avec Tom ces derniers jours. Un objet aussi banal qu’un grille-pain était une source d’émerveillement pour lui. Il en avait lu la définition dans le dictionnaire, mais il n’avait jamais encore eu l’occasion d’en utiliser. Et il adorait le « plop » de l’appareil à chaque fois que les toasts surgissaient, croustillants à point.
Benoît en aurait avalé encore plus, rien que pour continuer de voir la joie enfantine de Tom.
- On va attendre les autres, dit-il à son compagnon.
Il se glissa sur la banquette rembourrée du box. Tom s’installa sur le siège d’en face.
- Alors, comment vas-tu ? Si tu as des questions, je peux essayer d’y répondre...
- Merci, mais je ne vois rien pour l’instant...
Ils virent Julie entrer.
- Salut ! lancèrent-ils à l’unisson.
La jeune fille s’assit à côté de Benoît.
- Salut ! répondit-elle. Les autres ne sont pas encore là ?
- Est-ce que tu vois les autres, ici ? demanda Benoît avec un sourire moqueur.
Elle plissa les yeux et répondit :
- J’avoue que cette question était stupide. Un - zéro, lança-t-elle, un regard en coin. Attends-toi à recevoir des vannes puissantes dans la minute.
Ils gloussèrent. Mais Tom ne comprit pas la blague.
- Tom ! s’écria Sarah en entrant.
Elle se hâta de les rejoindre et s’assit près du garçon.
- J’ai pensé à toi depuis que tu es réapparu. Ça s’est bien passé ton retour ? Et aujourd’hui, qu’est-ce que vous avez fait, Benoît et toi ?
Benoît s’avisa d’un détail qui le surprit beaucoup : sa sœur n’employait pas avec Tom son ton habituel, style : « Je suis la princesse Sarah et tout le monde doit m’aduler » auquel écopaient tous les garçons de son âge qu’elle rencontrait. Elle lui manifestait tant de tendresse que c’en était surprenant.
- Nous avons fait du pain grillé, répondit Tom. Et Benoît m’a appris à jouer à Crash Bandicoot.
- Génial ! Des toasts et Crash Bandicoot, quel programme ! Je savais que j’aurais dû venir avec vous plus tôt...
Sarah jeta un regard ironique à son frère.
- Bon ! s’exclama Benoît. Au cas où tu ne l’aurais pas compris, Tom, l’espèce de chose qui couine à côté de toi est ma grande sœur, Sarah.
Sarah haussa les épaules en murmurant un bref « pff » et s’avança pour faire la bise à Tom.
- Salut !
- Oui, enchaîna Julie, on se fait la bise pour dire bonjour. Oh, mais pas la peine de le faire à tout le monde. Entre mecs, par exemple, c’est pas la peine.
Elle chercha un soutien dans les yeux bleus de Benoît.
- N’est-ce pas ?
N’obtenant qu’un sourire railleur, elle poursuivit :
- Fais-le simplement avec les filles que tu connais et qui s’arrêtent près de toi. Avec les mecs, vous vous serrez plus la main. Mais ne serre pas la main aux profs, et ne leur fais pas la bise non plus. Normalement, il n’y a pas de rapports amicaux entre les élèves et les profs. Par contre, si un prof te tend la main, ce qui est envisageable, surtout serre-la. Sinon, tu ferais preuve d’une grande impolitesse.
- Ta mission, c’est de l’embrouiller, pas vrai ? lança Sarah avec amertume.
- Non, la défendit Tom. J’ai tout retenu. Merci pour ces informations.
- De rien.
- Et oui ma pauvre sœur, enchaîna Benoît, d’humeur taquine. Quand on est con, on est con.
Sarah lui montra son majeur avec un sourire hypocrite.
Julie sauta sur l’occasion et répliqua à Benoît :
- Elle l’est moins que toi quand même. (Puis en tirant la langue) Un partout.
Ils rirent, puis Julie annonça :
- Voilà Sandrine et Cécile.
Elle se rapprocha de Benoît, histoire de faire de la place à ses amies.
Il mit un bras autour de ses épaules.
- Mais ne te gênes pas ! s’écria Julie avec un léger sourire étonné.
- Très bien, si tu insistes !
Et il se colla encore plus à elle.
Benoît remarqua alors le regard intéressé de Tom. Il faudrait qu’il lui parle des relations que pouvaient avoir les jeunes entre eux. Mais aussi que tout n’était pas permis. Qu’il fallait savoir séduire et se mettre à la place de l’autre, pour ne pas combler que ses attentes personnelles.
Ou bien je demanderai à Sandrine de lui expliquer. Elle est plus douée que moi sur ce genre de sujet.
Cécile et Sandrine s’assirent.
Et alors qu’ils entamaient un sujet de conversation sur les trucs qu’ils allaient faire découvrir à Tom , le téléphone portable de celui-ci sonna.
Comme il avait retenu dans les moindres détails le mode d’emploi, il n’eut aucun mal à bien savoir répondre :
- Allô ? dit-il en se collant un doigt sur l’oreille libre.
- Thomas Meunier ?
- Oui. Qui est-ce ?
- Vous voulez savoir ce qui vous est arrivé pendant trois ans ?
- Qu’est-ce que vous savez ?
- Vous voulez savoir pourquoi vous êtes revenu différent ? Pourquoi vous avez tant de capacités ?
- Oui !
Est-ce que cette voix avait les réponses ? Etait-elle capable de lui redonner la mémoire ? Tom était prêt à tout pour savoir ce qui lui était arrivé.
- Vous avez été enlevé par Dieu.
Et son mystérieux interlocuteur raccrocha.
Tom n’arrivait pas à y croire.
Dieu était l’Etre suprême, créateur et conservateur de l’univers. Si c’était bien cet être qui l’avait enlevé, dans quel but l’avait-il renvoyé sur Terre ?
- Un problème, Tom ? demanda Cécile.
- Je ne sais pas.
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MEMORIA Empty Memoria, Episode 3, le Clan

Message par Tomemoria Sam 24 Mai - 13:13

Tom glissa une fourchette remplie de coquillettes au beurre dans sa bouche. Parmi tous les plats qu’il avait goutté depuis deux semaines, les coquillettes au beurre était l’un de ses préférés. Ses papilles gustatives se réjouissaient à chaque fois qu’il s’apprêtait à en prendre une nouvelle bouchée.
Mais récemment, Tom avait eu de plus grandes préoccupations que le plat qu’il allait découvrir. Samedi après-midi, il n’avait pu s’enlever de la tête les paroles de son mystérieux interlocuteur.
Depuis, il s’était documenté sur cet Etre Supérieur, ce qui n’avait pas plût à ses parents qui étaient athées. Mais il voulait savoir. Il voulait comprendre pourquoi Dieu l’aurait enlevé.
Etait-il devenu un ange, dont la mission serait donné en temps voulu ? Etait-il comme ce Jésus-Christ, le messie envoyé par Dieu pour établir son royaume sur Terre ? Le nom de sa mère était Marie. Etait-ce une coïncidence ?...
- On mange la bouche fermée ! le réprimanda Sandrine, le tirant de ses pensées.
Dans la cantine du lycée de Bouris, il leva les yeux vers elle et dit :
- Pardon ?
- La politesse veut que, quand on mange, on ferme la bouche, expliqua Julie.
- Mais en tant que garçon, tu n’as pas à suivre la politesse, le rassura vivement Benoît.
- Comment ça, il n’a pas à la suivre ? s’écria Cécile.
- Connais-tu un seul garçon qui suive les règle de politesses à la lettre ? répliqua Benoît. Non. Il ne doit pas être l’exception.
- Et pourquoi pas ? s’énerva Cécile. Ce serait un bon point pour lui dans une relation.
Prompt à l’irritation, Benoît répliqua sur le même ton :
- Je te signal qu’on n’a pas l’intention de modeler un être à l’image que nous voulons. On doit lui rappeler qui il était, pas ce qu’on aurait aimé qu’il soit. Tom a été un mec cool, qui ne s’est jamais prit la tête pour des conneries. Tu ne le connaissais pas !
- Ce que tu n’as pas l’air de comprendre, Benoît, enchaîna Cécile grimpant encore le ton, c’est que ton ami est mort. Tom ne sera jamais plus celui qu’il était avant. Il sera un être différent. Alors je ne vois pas ce qu’il y a de mal à lui apprendre les bonnes manières. Vouloir recréer l’ancien Tom est une idée stupide et qui te conduira forcément à une grande déception.
- Peut-être que je pourrais me construire moi-même, intervint Tom d’une voix glaciale.
Il n’avait encore jamais parlé ainsi à qui que ce soit. Mais il avait compris, depuis quelques jours, qu’il avait le droit de prendre position et de donner son avis. Après tout, c’était sa vie.
Cécile et Benoît se rendirent compte que la moitié de la salle les observait à cause de leur boucan.
Sandrine et Julie fixaient sur eux un regard incendiaire.
- Tom, se reprit Benoît, je ne voulais pas...
- C’est déjà assez dur pour moi de n’avoir aucun souvenir, il faut en plus que vous parliez de moi comme si je n’étais pas là, comme si j’étais un objet qu’il vous fallait modeler.
Julie posa sur son épaule une main compatissante.
Des larmes perlaient aux coins des yeux de Tom. Il se sentait blessé. C’était la première fois qu’il ressentait une tristesse aussi grande. Car il haïssait ce qu’il était : un pauvre amnésique stupide qui posait à longueur de journée des questions débiles comme « C’est quoi un cheeseburger ?». Il en avait marre de ne pas être comme les autres. Et ce genre de comportement le lui rappelait.
- Excuse-nous, dit Cécile. On ne voulait pas te blesser.
Tom se leva et quitta la table.
- Qu’est-ce qui vous a pris ? gronda Sandrine. Ce n’était pas très malin !
- Ça va pas de vous agresser comme ça ? rajouta Julie. Il faut vous calmer.
Les deux coupables plongèrent le nez dans leurs assiettes, coincés entre leur culpabilité et leur fierté.


C’était l’heure de permanence de chaque mardi après-midi. Benoît et Cécile était rentré chez eux pour une heure et Julie était à la bibliothèque. Sandrine et Tom se retrouvèrent donc seuls à la cafétéria .
Tandis qu’elle dégustait un bon chocolat chaud, Tom lui demanda :
- Je peux te poser une question ?
- Hm, fit Sandrine avalant une gorgée trop chaude, comme elle les aimait.
- Quelle est la différence entre aimer une personne et aimer, par exemple, ses parents ?
Elle jeta son gobelet et posa sur lui un regard interrogateur.
- Tu aimes quelqu’un en particulier ? questionna-t-elle avec un sourire.
- Non, répondit-il rapidement. Je me pose juste la question.
Quel piètre menteur ! songea-t-elle.
- Eh bien, tu n’éprouves que de l’affection pour tes parents, normalement. Mais quand tu aimes une personne en particulier, tu ressens de l’affection, mais aussi une attirance physique. C’est la différence… je suppose.
- D’accord. (Une pause.) Mais que se passe-t-il dans ce cas-là ?
Elle cligna des yeux.
- Comment ça ?
- Si tu es amoureux de quelqu’un, que se passe-t-il ?
- Tu veux dire, que se passe-t-il avec cette personne ?
Il hocha la tête.
- Ça dépend de beaucoup de choses : si la personne ressent la même chose que toi, vous pouvez être ensemble, encore faut-il que l’un avoue ses sentiments à l’autre. Si aucun des deux ne fait le premier pas, il est possible que vous ne formiez jamais un couple.
- Et si cette personne ne ressent pas la même chose ? D’ailleurs, comment fait-on pour le savoir ?
- Ça, c’est un grand mystère. Tu peux essayer de lui lancer quelques regards affectueux, et de voir si la personne réagit à ces regards, mais tu ne peux jamais être sûr à cent pour cent. Quand tu te lances, c’est dans le vide. Tu ne sais pas ce qui peut en ressortir. Si cette personne n’éprouve pas la même chose, alors vous pouvez rester amis ou ne plus vous adresser la parole. (Elle se tut un instant.) Tu sais, il n’y pas de vraie réponse pour ce genre de question. Fais tes expériences, mais n’oublie jamais que tu ne dois pas penser qu’à toi. Ne tente pas quelque chose qui pourrait mettre dans l’embarras celle que tu aimes (elle se reprit, consciente qu’elle venait de faire une petite boulette) ou que tu aimeras : tu pourrais avoir un retour désagréable.
Il hocha la tête.
- Je te remercie.


Une fois les cours terminés, les élèves rentrèrent chez eux. Le chemin du retour était le même pour Julie et Tom, jusqu'à un certain carrefour.
Tout en passant devant divers boutiques, Tom demanda :
- Est-ce que tu crois en Dieu ?
- Ah ! s’exclama Julie avec un sourire. Sandrine a eu droit aux questions « pratiques », moi j’ai les questions « religions », c’est ça ?
- Non.
Sa simple franchise déconcerta une seconde Julie, puis elle répondit :
- Je ne suis pas hyper pratiquante, mais oui, je crois en Dieu. J’aime me dire qu’il y a quelqu’un là-haut qui veille sur mon destin.
Tout à coup, devant eux, deux hommes sortirent d’un bar en se battant. Et d’une droite, l’un fit s’écrouler l’autre à terre.
- Mon Dieu ! s’écria Julie.
Le vainqueur se mit à courir tandis que Julie et Tom allait au chevet du blessé.
- Vous n’avez rien ? demanda-t-elle.
- Ça va, dit l’homme en se relevant.
- Que s’est-il passé ? questionna Tom.
- Rien, c’est bon.
- Vous voulez qu’on appelle une ambulance ? interrogea Tom.
- Non, non, ça va. Merci.
Et il rentra dans le bar.
Julie poussa un soupir et les deux adolescents reprirent leur route. Julie se doutait bien de ce qui s’était passé. Il était facile de tirer des conclusions quand l’homme qu’ils avaient aidé était un blanc au crâne rasé et l’autre, ce que les gens appelaient, un beurre. Julie n’avait jamais aimé ce surnom.
- Qu’est-ce que je disais ? demanda-t-elle.
- Que tu aimes te dire que Dieu veille sur toi.
- Ah oui, c’est ça. Oui tu vois, c’est sécurisant. Mais pourquoi ? Tu comptes devenir croyant ?
- Non...
Il hésitait à se confier. Mais finalement, qu’était une amie sinon une confidente ?
- Tu te souviens samedi à la cafétéria, quelqu’un m’a appelé.
- Ouais.
- J’ignore de qui il s’agit, mais il m’a dit que Dieu m’avait enlevé.
Elle le regarda d’un air inquiet, se mordit la lèvre inférieure puis enchaîna :
- Il ne faut pas croire ce que tout le monde dit. Cette personne t’a menti. Dieu ne peut pas t’avoir enlevé. Dieu n’enlève personne. Et s’il le fait, ces personnes ne reviennent pas.
- J’ai lu des choses à propos d’apparitions d’être supérieurs...
Le regard de Julie s’assombrit encore plus.
Elle allait devoir montrer la réalité à Tom. A deux semaines de vie, on était à même de croire n’importe quoi. Du moins, elle le supposait. Il ne fallait pas que Tom tombe entre les mains d’une secte. Non, il ne le fallait pas.
- Tu penses être devenu un ange ? demanda-t-elle avec ironie.
- Non, dit-il. J’essaie de comprendre. Je me suis documenté : personne n’a une mémoire aussi bonne que la mienne, c’est impossible. Alors comment ça se fait ? Pourquoi suis-je différent depuis mon retour ? Avant, j’étais normal. Que m’est-il arrivé pendant ces trois ans ?
- Ecoute, on n’en sait rien. Si ça se trouve, peut-être que c’est parce que tu n’as aucun souvenir que tu peux mémoriser tant de choses.
- Il n’y a pas que la mémoire ! s’écria-t-il.
Son ton la surpris. Il est en train de craquer.
- Demande-moi n’importe quoi, je peux peut-être te le dire.
Julie secoua la tête :
- Attends, que je te demande quoi ?
- Ce que tu veux, une question de culture générale. Une opération...
Elle réfléchit un instant.
- Quatre au carré multiplié par la racine carré de quatre-vingt divisé par six cent cinquante-huit.
- Arrondi à combien ?
Elle le regarda, inquiète.
- Quatre chiffre après la virgule.
- Zéro virgule deux un sept cinq, répondit-il instantanément.
- Et comment je sais que c’est bon ?
- Tu n’as qu’à vérifier.
- Je ne me souviens même plus de ce que j’ai dit, grommela Julie.
Ils arrivèrent au carrefour.
- Bon, conclut Tom. Ça ne fait rien, merci de m’avoir aidé.
Elle tourna à droite, passa le passage piétons pour s’arrêter, se retourner et regarder Tom de loin.
Qui avait bien pu lui raconter que Dieu l’avait enlevé ? Si elle retrouvait ce fils de pute... Abuser d’un amnésique était l’une des choses les plus immorales qu’elle connaisse.
Elle se détourna et rentra chez elle.


Benoît courut pour rattraper un ami de Paul. La semaine dernière, celui-ci s’était fait renvoyer et Benoît avait épuisé toutes ses réserves. Grâce à elles, il se sentait tellement bien. Il avait enfin trouver la force qui lui fallait pour tenir le coup face aux études, face à ce stress qui l’enveloppait. Il était hors de question qu’il replonge dans le même état qu’avant. Oh non, plutôt mourir. Mais pour cela, il devait en reprendre. Tout de suite !
- Hé Stéphane ! lança-t-il au mec afro aux cheveux coiffé style Bob Marley auquel il tendit une main que Stéphane serra. Tu as des nouvelles de Paul ?
- Ouais, il a été coffré et mis dans un centre de désintoxication en attendant d’être jugé. Quelle bande de batards !
- T’as raison, l’approuva Benoît. Dis, tu n’aurais pas...
Benoît n’acheva pas sa phrase. Ce n’était pas facile de demander un service à quelqu’un qu’on connaissait à peine.
Stéphane lui jeta un coup d’œil intrigué.
- Quelques réserves ? acheva-t-il à sa place.
- Ouais, avoua Benoît. Il me faudrait quelque chose d’un peu plus fort que ce que Paul me donnait. Parce que ça, ça ne me fait plus rien.
- Ouais, O.K., je peux t’aider si tu veux. Il faut que j’aille voir quelques types pour me fournir. Si je veux en prendre suffisamment, il me faudrait un peu de...
Il laissa sa phrase en suspens, laissant à Benoît le loisir de comprendre. Celui-ci fouilla dans sa poche et en sortit un billet de vingt euros.
- Ça suffira ? demanda-t-il, une pointe d’anxiété dans la voix.
- Ouais, ouais, ça suffira. Ne t’inquiète pas, il n’y a pas de problème, on s’arrangera.
Benoît retrouva le sourire.
- Je te remercie.
- De rien.
Puis Benoît reprit la direction qui le menait à chez lui. Il était ravi. Enfin, il pourrait calmer ses angoisses. Oh oui, elles se tairaient. Parce que Benoît ne les supporterait pas longtemps. Maintenant, tout irait bien.


Cécile ne sortit pas tout de suite du lycée. Elle avait rendez-vous avec Pierre Meunier, le père de Tom, et cette fois, elle était un peu plus contente d’y aller. Cela lui permettrait d’en savoir un peu plus sur son ami.
- La journée s’est bien déroulée ? demanda Pierre.
- C’est dingue ! remarqua Cécile. Tous les jours, la plupart des adultes qui savent ce qui m’est arrivé me posent cette question.
- C’est sûrement pour se rassurer, expliqua-t-il.
- Eh bien, j’ai mis en rogne un de mes amis : votre fils.
Il laissa échapper un imperceptible « oh ».
- Comment s’en sort-il ? questionna-t-elle. Il vous parle de nous ? J’espère qu’on ne l’embête pas trop.
- Je serai ravi que nous évoquions mon fils après notre entretien. Mais si nous sommes ici, c’est pour parler de vous.
Elle ne répondit rien.
Mais que voulait ce type à la fin ? Qu’elle étale ses sentiments devant un parfait inconnu, dont elle ne connaissait rien ? Qu’elle se dévoile dans toute sa vulnérabilité ? Elle ne pouvait pas faire ça.
- Il n’y a rien à dire, déclara-t-elle d’un calme froid. Je vais bien et je m’en sors ! J’ai les nerfs solides, ne vous inquiétez pas pour ça.
- Alors si nous parlions de cette fameuse nuit, où tout est arrivé ?
Elle en eut le souffle coupé.
Et le film repassa. En boucle.
Elle avait mis deux mois à oublier ces images, à diminuer le nombre de cauchemar à un par semaine, et lui, il démolissait tout ce qu’elle avait construit. Son château de carte.
Elle se revit, hurlant de terreur dans la nuit, se cramponnant de toutes ses forces, son cœur battant à tout rompre. Elle se rappelait le moindre bruit. La moindre parole.
- Pourquoi ? demanda-t-elle, les dents serrées.
- Pour être sûr que vous allez bien, dit-il.
Brusquement, elle se leva de son siège et, d’un revers, balaya les quelques dossiers sur le bureau du conseiller. Son regard brillant, chargé de colère, menaçait de perdre tout self-contrôle à chaque seconde qui s’écoulait.
- Je suis désolé, dit-il avec professionnalisme. Mais vous devez comprendre que je suis là uniquement pour vous aider. Cécile, je suis là pour toi.
Elle se détourna, ouvrit la porte à la volée et s’arrêta sur le pas.
- Je suis responsable de leur mort et vous le savez, dit-elle. (Elle tourna la tête vers lui.) C’est une chose impossible à oublier. On peut simplement essayer de l’enterrer, en espérant qu’un jour, cette petite voix qui vous culpabilise sera suffisamment sous terre, pour qu’on ne puisse plus l’entendre. Mais jamais on ne l’oubliera.
Et elle sortit du bureau, sans savoir s’il avait répondu.
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MEMORIA Empty Memoria, Episode 3, partie 2

Message par Tomemoria Lun 26 Mai - 23:04

Le lendemain, quand Julie arriva au lycée, elle alla d’abord voir Sandrine qui observait, dans la cour, le tableau des profs absents.
- Salut, dit Sandrine.
- Salut, renvoya-t-elle. Tu sais quoi ? Tom m’a questionnée sur Dieu hier soir.
- Ah oui ? Pourquoi ?
Julie plissa les lèvres avant de répondre :
- Il pense qu’Il est impliqué dans sa disparition.
Julie n’en avait pas dormi de la nuit. Elle avait failli appeler Sandrine à deux heures du matin pour en parler avec elle. Mais en tant que meilleure meilleure amie, elle avait d’abord pensé à Sandrine et l’avait laissée dormir.
- Dieu ? répéta Sandrine. Qui à bien pu lui faire gober ça ?
- Je ne sais pas. Mais il va falloir qu’on ait une sérieuse discussion avec lui. Evidemment on ne lui a pas fait comprendre qu’il ne faut pas croire certaines choses. Depuis deux semaines, il emmagasine tout ce qu’on lui apprend, mais il ne sait pas encore discerner le vrai du faux.
- Quoique, remarqua Sandrine, quand tu y réfléchis, la religion, c’est la même chose.
- A un certain degré, oui, approuva Julie. Mais ceux qui croient en Dieu savent aussi que Dieu ne leur répondra pas. A dire vrai, de nos jours, les croyants tentent d’y croire. Bon, j’admets qu’il y en a encore quelques-uns qui y croient dur comme fer, notamment aux States, mais c’est de plus en plus rare.
- Quoiqu’il en soit, une personne exploite la naïveté de notre Tom. (Elle prit une voix grave et sérieuse.) Notre mission, et nous l’acceptons, est de remettre Tom dans le droit chemin et de découvrir l’identité de son mystérieux manipulateur.
Julie hocha la tête avec un sourire.
La cloche sonna.
Alors qu’elles se dirigeaient vers leur salle de classe, Julie aperçut Benoît et alla à sa rencontre.
Il était la deuxième chose qui l’avait empêchée de dormir. Depuis qu’il s’était rencontré. Elle l’avait considéré comme un ami mais... quelque chose avait changé. Au fur et à mesure qu’elle l’avait connu, ses sentiments avaient évolué vers une direction plus... sérieuse.
L’autre jour dans la cafétéria, quand il avait passé un bras autour de ses épaules, personne, à part elle, n’avait remarqué le frisson qui l’avait parcouru. Elle s’était sentie bien. Heureuse.
Elle savait que c’était grâce à Benoît.
Et avait bien l’intention de le lui dire.
- Salut, dit-elle.
- Salut, répondit-il d’un air distrait.
C’est à peine s’il l’avait remarquée. Ça aussi, ça l’avait empêché de dormir. Il était possible que Benoît ne ressente pas la même chose qu’elle. Mais s’il y avait bien une chose que Julie détestait, c’était tourner autour du pot.
- Il faudrait que je te parle.
Il ne la regarda pas et scruta la foule d’étudiants. Attendait-il quelqu’un ?
- Je t’écoute.
Elle était persuadée du contraire… Tant pis, peut-être qu’en lui déclarant ses sentiments, elle réussirait à capter son attention.
- Voilà, commença-t-elle. Je voulais te dire que...
C’était bien plus dur que ce qu’elle pensait. Ce n’était pas le bon moment. Et les mots... Quels mots devait-elle employer ? Elle ne s’y retrouvait plus. Les mots étaient trop secs ; ils n’avaient pas la capacité de traduire avec exactitude ce qu’elle ressentait.
- Depuis quelques temps je...
Il aurait au moins pu la regarder ! Elle était sur le point d’ouvrir son cœur et lui, il s’en fichait !
Et puis merde !
Elle allait lui prendre le visage entre les mains pour l’embrasser quand il s’écria :
- Stéphane !
Stéphane ?
Il la planta là et rejoignit celui qu’il venait d’appeler.
Julie avait l’impression d’avoir reçu un coup de poing dans le plexus. Il ne lui avait même pas adressé un bref « on en parle tout à l’heure ». Non. Il l’avait laissée. Elle n’en croyait pas ses yeux.
Soudain une peur la saisit au ventre.
Elle commençait vaguement à lier tous les événements récents : la mort de Max, l’inquiétude de Benoît quant à la fouille des casiers, son attention fixée sur l’arrivé de Stéphane, un pote de Paul (qui s’était fait virer pour détention de drogue)… Paul ayant été un ami de Max... Elle n’aimait pas ça du tout.
Qu’arrivait-il à Benoît ?
Ce fut la question qu’elle se posait en l’observant discuter avec Stéphane ; ce dernier semblant vouloir le rassurer.


Après les deux premiers cours de la matinée, il y eut la pause de vingt minutes.
Alors qu’il s’apprêtait à rejoindre ses amis, Tom fut pris à part par Yann Duzan, son ancien voisin en cours de physique/chimie.
- Salut Tom.
- Salut Yann. Qu’y a-t-il ?
- C’est moi qui t’ai appelé samedi.
La surprise saisit Tom au point qu’il fit un pas de recul. Ainsi, c’était Yann qui l’avait appelé. Mais comment pouvait-il savoir que Dieu l’avait enlevé ? Qui était-il en réalité ?
- Tu as sûrement beaucoup de questions, embraya Yann. Je peux y répondre. Mais pas ici.
D’un geste, il lui demanda de le suivre... jusqu’au sous-sol.
Ils descendirent quelques escaliers, traversèrent des couloirs, puis s’arrêtèrent à un tournant. Cet endroit était sombre, froid et inhospitalier. Tom se demandait s’il n’y avait pas des rats.
- Bon, dit Yann, écoute-moi, je fais partie d’une organisation nommée le Clan. Son but est de surveiller tous les signes avant-coureur qui montrerait une futur manifestation de forces puissantes ayant pour objectif de contrôler la Terre.
Tom ne pensa même pas à contester, il était trop intéressé :
- Comment faites-vous pour surveiller ces signes ?
- Chacun d’entre nous a du passer un rituel composé de trois sacrifices. Il n’y a que peu de membres au lycée, une petite vingtaine, c’est tout. Mais il y en a beaucoup d’autres à travers le monde. Pour en revenir à ces sacrifices, ils te permettront d’être directement relié à Dieu. Les imbéciles qui prient pour qu’il exauce leurs prières n’y connaissent rien. Pour lui parler, il faut du sang.
- Pourquoi m’a-t-il enlevé ? Et pourquoi suis-je revenu différent ?
- Je ne sais pas tout, Tom. Je sais qu’Il t’a rendu très puissant, mais je ne sais pas dans quel but. Peut-être es-tu celui qui doit nous sauver des puissantes forces dont je te parlais à l’instant…
- Mais moi, je veux savoir précisément.
Yann hocha la tête avec un sourire.
- Je suis content que tu dises cela. Si tu le veux bien, nous allons faire immédiatement le premier sacrifice.
Tom hocha la tête.
Bientôt il aurait des réponses.

La sonnerie retentit.
Où était Tom ?
Sandrine n’arrêtait pas de se poser cette question depuis dix minutes et ce que lui avait dit Julie à propos des questions « religion » de Tom ne la rassurait pas. Elle allait et venait devant le banc où s’étaient assises Julie et Cécile
- L’une de vous deux l’a-t-elle vu ? questionna-t-elle.
Les filles secouèrent la tête.
- Pas depuis la fin du dernier cours, rajouta Cécile. Je suis sortie tout de suite.
- Les garçons sont bizarres, grommela Julie.
- Comment ça ? interrogea Sandrine en fronçant les sourcils.
- Oh rien, oublie ça.
Elle se levèrent et se dirigèrent vers l’intérieur du lycée.
Pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé.
Il y avait tellement de mauvais éléments dans ce lycée. Si l’un d’eux s’avisait de faire goûter quelque drogue à Tom, elle ne répondrait plus de rien !
Les jeunes filles rejoignirent leur prof d’anglais qui commençait à monter les escaliers.

Dans le sous-sol du lycée, Yann sortit une dague de son sac.
- Le premier sacrifice doit être fait avec ton sang. Ne t’en fais pas, juste une petite coupure sur ta main. Et il faut le faire couler sur ceci.
Il montra un pendentif qu’il décrocha de son cou.
Alors que Tom tendait sa main, Yann ajouta :
- Il y a une chose que tu dois savoir : pour communiquer avec Dieu, il faut, comme je te l’ai dit, trois sacrifices et donc, trois morts. Le premier sera tué indirectement, au moment où je t’ouvrirai la main. Es-tu près à l’accepter ? Es-tu près à vivre avec cette responsabilité sur la conscience ?
Tom réfléchit.

Sandrine ne discernait pas Tom dans la rangée d’élèves qui patientaient devant leur salle d’anglais.
- Ça va ? demanda Cécile.
- J’ai un mauvais pressentiment, avoua Sandrine.
Quelque chose clochait.

Tom se dit finalement, qu’après tout, si son destin était de sauver la Terre, on lui pardonnerait d’avoir causé indirectement la mort d’une seule et unique vie.
- Oui, je suis prêt à assumer cette responsabilité.
Yann eut un sourire énigmatique.
Tom leva la main, paume à plat.
Yann y plaça la dague. Il tira d’un coup sec, entaillant la paume de Tom qui laissa son sang couler sur le pendentif.

Julie, Cécile et Sandrine furent les dernières à entrer en classe. Leur professeur d’anglais les remarqua.
- Fermez la porte, ordonna Mme Carter.
Puis elle hoqueta et s’effondra sur le sol.
Sandrine, Cécile et Julie la virent s’effondrer à leurs pieds.
- Madame ? cria Julie. Madame !

- Voilà, conclut Yann en plaçant un bandage sur la main de Tom. C’était pas si compliqué, pas vrai ? Maintenant, il nous faut attendre quelques jours pour le prochain sacrifice.

- Vite ! Appelez de l’aide. Une ambulance ! s’écria Julie.
Cécile dégaina son téléphone portable et composa le bref numéro des pompiers.
Sandrine prit le pouls de leur prof d’anglais.
- Oh non..
Julie prit à son tour le rythme cardiaque de Madame Carter et constata qu’elle n’en avait plus.
- Ecarte-toi ! ordonna Sandrine..
Sans attendre, la jeune fille commença à faire un massage cardiaque.
- Notre prof d’anglais vient de s’évanouir, disait Cécile au téléphone. Elle n’a plus de pouls. On est en train de lui faire un massage cardiaque.
- Allez madame ! s’écria Sandrine. Respirez.
Mme Carter ne semblait pas vouloir revenir.
- Respirez !
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Message par Guillaume Sam 31 Mai - 14:13

Je trouve ton récit de plus en plus passionnant. Le lien entre la mort causée par Cécile et Tom est assez étrange. Et cette secte que tu nommes "le Clan" a-t-elle réellement un lien avec la mort de la prof d'anglais (Mme Carter)? En tout cas c'est impressionnant comme ton récit me captive... Peut-on esperer avoir la suite et, autre question: ton récit est-il terminé et sait-tu où tu vas dans la suite des péripéties?
Bonne continuation en tout cas.
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Message par Tomemoria Sam 31 Mai - 14:34

Le récit n'est pas terminé à proprement parlé. Mais je dirais que j'en suis au 5/6. Honnêtement, quand j'ai commencé l'histoire, je savais où je voulais aller, mais j'ignorais comment j'allais m'y rendre. C'était vraiment comme avoir l'adresse où il faut te rendre, savoir même à quoi ça ressemble et avoir une vague idée du chemin à prendre. Mais ce que tu lis a été revu et corrigé en fonction du chemin pris entre temps. Ainsi, aucun des éléments n'est lancé au hasard. La suite dans quelques minutes.
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Message par Guillaume Sam 31 Mai - 14:36

COOL!! Et écris la fin je t'en conjure! Si j'étais éditeur je t'éditerai sans hésiter. Une dernière question: tout ce que tu nous a publié jusqu'à présent représente quoi par rapport à la totalité du récit?
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MEMORIA Empty Memoria, Episode 4, partie 1

Message par Tomemoria Sam 31 Mai - 14:38

- C’est bien aujourd’hui que la remplaçante arrive ? demanda Cécile.
Assise sur un banc de la cours du lycée de Bouris, elle regardait Julie d’un air sans joie.
- Non, je crois que c’est demain, répondit Julie.
La semaine dernière, leur professeur d’anglais avait subitement succombé à une crise cardiaque, malgré les efforts de Sandrine pour faire repartir son cœur.
Cécile observa l’air coupable de son amie.
- Tu n’as aucun reproche à te faire, lui rappela-t-elle. Tu as tout fait pour la sauver. Tu n’as tué personne.
Ce qui n’est pas mon cas, songea amèrement Cécile.
- Je suis bien content de ne pas avoir été témoin de ça, murmura Benoît.
- Où étais-tu au fait, à ce moment-là ? demanda Cécile.
Il la regarda un moment puis répondit :
- J’avais un truc à régler.
Cécile hocha la tête ; elle n’irait pas plus loin.
- Et toi, Tom, c’est quoi ton excuse ?
Tom avait appris que certaines choses devaient être cachées pour sa sécurité et celle de ses proches.
- J’étais aux toilettes, mentit-il.
Alors que Cécile n’en croyait pas un mot, Thibault, l’ex de Julie, vint rejoindre le petit groupe et fit tour à tour la bise à ses amies, puis serra la main des garçons, avant de s’arrêter sur Julie :
- Ça va ?
- Oui, ça va et toi ?
La jeune fille craignait ce genre de rencontre. Elle avait été assez immonde avec Thibault l’an dernier, le jetant comme un malpropre après avoir joué au yo-yo avec lui pendant des mois.
- Oui, répondit-il. (Il passa une main dans ses cheveux teints roux foncé.) Je… Je ne retrouve plus un CD. Je crois que je l’ai laissé chez toi. Est-ce que je pourrais passer ce soir pour le récupérer ?
Julie baissa les yeux. Elle savait ce que ce genre de questions laissait sous-entendre. Si elle disait oui, Thibault risquait de croire qu’elle avait envie de le voir chez elle et il se tromperait.
- Hm, ce soir, je fais quelque chose avec ma mère. Mais si tu veux, je le ramènerai demain.
- Oh… Ouais d’accord, balbutia-t-il.
Julie lui évita l’humiliation de lui demander de quel CD il s’agissait. Elle avait déjà été suffisamment cruelle l’an passé.
Avant que Julie ne puisse répliquer, la sonnerie retentit et Thibault en profita pour marcher d’un pas pressé vers l’intérieur du lycée après avoir murmuré un bref « bon, j’y vais ». Julie lança un regard à Benoît. Celui-ci ne semblait pas s’être intéressé à la scène outre mesure. Il était pâle et sondait la foule, comme à son habitude.
Julie priait pour que ses doutes soient infondés.


Après la fin des cours de la mâtinée, Cécile posa son sac dans son casier et prit son déjeuner. Elle se hâta ensuite de traverser le couloir, tête baissée. Tout ce qu’elle voulait, c’était rejoindre ses amis.
Pour la pause déjeuner, ils avaient décidé de sécher la cantine et d’aller pique-niquer dans un parc devant le lycée. Le temps était superbe pour un mois d’octobre.
Elle sentait les regards posés sur elle. Les gens parlaient de ce qui s’était passé chez le conseiller. Elle n’arrêtait pas d’entendre : « A ce qui paraît, elle a balancé toutes les affaires du conseiller par terre. » « Franchement, cette fille, ça se voit qu’elle a un problème. »
- Je parie qu’elle a quelque chose de pas très net à cacher, murmura quelqu’un.
Des éclats de rire ponctuèrent cette remarque.
De sombres souvenirs resurgirent dans la mémoire de Cécile.
Oh, non...
Ça recommençait. Elle le revoyait se retourner, le regard incendiaire. Et puis l’instant d’après…
Cécile se fraya un chemin jusqu’aux portes du lycée. Se forçant à lever la tête, elle traversa la rue menant au parc. Quelques secondes plus tard, elle aperçut ses amis installés sur une couverture écossaise couchée sur l’herbe.
Ses souvenirs morbides s’estompèrent.
La jeune fille se laissa volontairement tomber près de Tom. Elle aimait les sentiments enfantins qu’il éprouvait pour elle. Mais elle ignorait si elle l’aimait, lui.
- Qu’est-ce que vous allez faire ce week-end ? demanda-t-elle.
Il fallait penser à autre chose. A des choses normales, que faisaient une fille normale, avec un passé normal.
- Nous sommes mardi et tu penses déjà au week-end ! gloussa Julie.
- La vie est trop courte.
Elle en savait quelque chose.
- On pourrait peut-être aller à la piscine, proposa Sandrine.
- Brrr, frissonna Julie. En plein mois d’octobre ?
- L’eau n’est pas froide, la détrompa Benoît.
- Moi, je n’aime pas la piscine, déclara Cécile.
Cécile faisait partie de ces gens qui n’apprécient pas d’être mouillés.
- Ou alors, on pourrait tous se réunir pour voir un film, enchaîna Tom.
Cécile fut surprise. Le jeune homme changeait de jour en jour, prenant de plus ne plus de maturité ; ce qui le rendait encore plus séduisant à ses yeux.
- C’est une bonne idée, l’approuva Sandrine. Mais lequel ?
- Ah ! s’exclama Julie. Ça, c’est ce qui bloque toujours.
- En tous cas, par pitié, pas une comédie romantique, ni un drame, supplia Cécile.
- Tu n’aimes pas les histoires d’amour ? s’étonna Tom.
La jeune fille réfléchit à cette question. Si, elle aimait les histoires d’amour qui la concernait. Mais les relations des autres l’ennuyait profondément. C’était leurs oignons et elle n’aimait pas s’en mêler.
- Pas au cinéma, précisa-t-elle.
- Alors, ça nous laisse des films d’action, d’humour, fantastique, horreur, policier, énuméra Benoît.
- Oh, j’ai un film d’action trop bien, s’écria Julie. C’est l’histoire d’un beau gosse qui a perdu la mémoire et…
Elle se mordit la langue, prenant conscience de son erreur. Tom avait tout à coup cessé de manger son sandwich.
- Désolée, murmura Julie.
Tom haussa les épaules, d’un air détaché.
- Ça ne fait rien.
A cet instant, Cécile fut persuadée qu’il mentait.


La fin des cours avait sonné.
Dieu soit loué !
Benoît n’en pouvait plus. Il sortit en courant du lycée.
Il devait voir Stéphane. Ce soir, il lui ferait rencontrer quelque types qui pourraient l’aider... Il espérait que ce serait le cas. Car sincèrement, il devait prendre des doses de plus en plus fortes. Autrement, ça ne lui faisait rien. Mais heureusement, Stéphane ne le laissait pas tomber. Il était tout le temps là, même quand Benoît ne lui demandait rien. Il l’emmenait voir des types, lui procurait des trucs encore plus fort avant que Benoît ne le lui demande. C’était un véritable ami ! Quelqu’un qui était là avant qu’on ne l’appelle. Oui, un vrai de vrai.
- Benoît ! Attend !
Julie. Que voulait-elle ? Il n’avait pas envie de parler. De plus, être près d’elle le troublait. Ils avaient une relation bizarre. Dès qu’ils se parlaient, ils ne pouvaient pas s’empêcher de se lancer des vannes, mais... il l’appréciait d’autan plus. Il aimait les femmes fortes qui ne se laissaient pas aplatir à la première vanne. Julie était l’une d’elles.
- Ecoute, j’ai quelques chose d’urgent, dit-il. Qu’est-ce qu’il y a ?
Il fut heureux d’avoir réussi à ne pas prendre un ton agacé mais juste pressé. Il n’avait pas envie de blesser Julie. Il détestait la voir triste, surtout pas sa faute.
- Je fais du baby-sitting demain après-midi, révéla-t-elle. Et les mômes que je dois garder sont un cran en-dessous du mode « monstre ». Voudrais-tu venir m’aider ?
Garder des enfants ? Et puis quoi encore ? Il détestait les bébés. Ça criait. Ça pleurait. Et ça puait.
- Oui, d’accord.
Que venait-il de faire ? Il n’avait pas voulu refuser. Parce qu’il aurait dû s’expliquer, trouver un prétexte et il n’en avait ni le temps, ni l’envie. Ou était-ce juste parce qu’il n’avait pas voulu voir le regard de Julie se voiler ?


Cécile avait demandé à Tom s’il voulait venir chez elle pour réviser. Il comprenait que ses amis en aient besoin mais il se demandait bien ce que ça faisait... de devoir revoir un sujet déjà vu pour s’en souvenir. Lui, il retenait tout. Que pouvait bien ressentir les autres en lisant une chose dont ils avaient vaguement le souvenir ?
- Ma tante ne rentre pas avant vingt heures ! annonça Cécile en ouvrant la porte. Elle travaille tard le mardi.
Elle l’emmena au salon.
Tom se demanda si les filles mesuraient l’effet de certaines paroles sur les garçons. « Ma tante ne rentre pas avant vingt heures... » Quelques mots tout ce qu’il y avait de plus banal, sans aucune ambiguïté...
C’était sûrement une information. Comme : « Il y a du soda dans le frigo. » Ce n’était pas un de ces fameux signe dont Sandrine parlait pour repérer des sentiments amoureux.
Il s’assit sur le sofa. Cécile s’installa près de lui... si près qu’il pouvait sentir sa chaleur.
Et ça, c’en est un ?
Benoît lui avait suggéré, pour voir si une fille voulait simplement être une amie ou plus, de se demander si un mec ferait la même chose. A condition que le mec ne soit pas gay, bien sûr. Eh bien ? Un garçon viendrait-il se coller contre un autre garçon ?
Tom eut envie de se donner des claques.
Bien sûr que non ! Un garçon ne ferait jamais ça ! Alors si une fille le faisait, ce n’était pas pour rien !
Il prit une profonde inspiration... et fut submergé par les effluves du parfum de la jeune fille.
Aurait-il l’air ridicule s’il se levait pour s’asseoir sur le fauteuil en face ? Ce serait infiniment plus facile pour lui...
- Tu veux regarder la télé ? demanda Cécile.
Au moins, il ne pouvait pas se méprendre sur la signification de cette phrase.
- Tu ne voulais pas réviser ?
- Oh, plus tard, dit-elle. Je sais que l’yttrium, dont le symbole est Y, a le nombre atomique 39 et la masse atomique... 88 quelque chose.
- 88,9059, compléta le garçon.
- Un jour il faudra que tu me dises ta technique pour tout mémoriser.
- Je n’en ai pas. Je retiens, c’est tout.
- C’est ainsi que le mot « injustice » prend tout son sens, déclara-t-elle avec un sourire. Alors, la télé ?
- Pourquoi pas ?
Elle lui tendit la télécommande.
Tom alluma la télévision et commença à zapper (activité qu’il avait apprise auprès de son père), essayant de paraître cool. Ce n’était pas si facile : Cécile s’était rapprochée de lui.
Oh bon sang !
Il ne pourrait pas tenir une heure ainsi. Il devait s’écarter ou bien la toucher. Mais rester là à côté d’elle sans rien faire serait insoutenable.
- Ça te convient ? demanda-t-il en s’arrêtant sur de la... publicité.
- Bien sûr. Tu veux boire quelque chose ?
Encore des mots tout à fait anodins... Mais la situation serait plus claire si elle s’éloignait de lui une minute.
Alors, il irait s’installer dans le fauteuil...
Une fois à distance respectable de Cécile, il en profiterait pour se répéter une centaine de fois que ce n’était pas un tête-à-tête entre un garçon et une fille mais une visite amicale. Un ami - lui, en l’occurrence - venait aider une belle brune merveilleusement bien faite à se réconcilier avec la vie ; ce qu’elle avait eu du mal à faire depuis l’enfer qu’elle avait connu cet été. C’était les seules informations qu’il avait réussi à arracher à son père. Mais le fait que Cécile vive chez sa tante le renseignait quelque peu sur la nature du drame.
Cécile se leva brusquement. Il crut qu’elle allait dans la cuisine, mais elle n’en fit rien. Elle se contenta de rester debout et de le regarder. Il lui renvoya son regard, essayant de deviner ce qu’elle avait en tête.
Soudain, Cécile fut sur ses genoux. L’avait-il attirée contre lui ? S’était-elle jetée dans ses bras ? Cela n’avait pas d’importance ! Elle était là... Ses lèvres sur les siennes.
C’était peut-être effectivement un de ces fameux signes...
Ce fut sa dernière pensée cohérente. Il s’abandonna aux caresses de la jeune fille. Au frôlement de ses seins sur sa poitrine. A sa langue jouant avec la sienne.
Tom ni survivrait pas... Il prendrait feu et se consumerait. Et il resterait de lui un minuscule tas de cendres...
Il s’en fichait ! Tout ce qui comptait en cet instant, c’était Cécile. Il ne pourrait jamais être assez proche d’elle.
Tom referma les mains sur la taille de la jeune fille et l’attira contre lui. Il crut entendre un gémissement.
Quand il leva la main pour lui caresser la joue, ses doigts effleurèrent une étrange rosée. Il rouvrit les yeux...
Et le feu qui le consumait disparut.
Cécile pleurait. Des larmes sillonnaient son visage. Tom s’avisa qu’il avait un goût de sel sur les lèvres.
Quel abruti !
Elle pleurait alors que lui se perdait dans l’extase de leur baiser. Il ne s’était aperçu de rien...
Un idiot ! Un véritable crétin ! Comment avait-il pu imaginer un instant que Cécile avait laissé échapper un gémissement sous ses caresses ? Affreux !
- Je suis désolée..., murmura-t-elle d’une voix rauque.
- Ce n’est pas grave.
Il eut envie de l’embrasser. Peut-être que cela la calmerait. Il avait tellement envie de recommencer... Mais Cécile avait besoin d’un ami. Elle avait besoin qu’il la serre contre lui comme le ferait un ami.
Le jeune homme attira la tête de Cécile sur son épaule.
- Vas-y. Ça fait du bien, parfois. Ma mère ne cesse de répéter que c’est bon de pleureur. Elle dit que c’est pour ça qu’elle le fait tout le temps. Moi je crois que c’est parce que mon amnésie la rend triste.
Tom continua de parler, lançant tout ce qui lui passait par la tête sur un ton égale et apaisant. Il essaya de faire abstraction des bras de la jeune fille noués autour de son cou et de son corps pressé contre le sien.
- Je suis contente que tu sois là, dit Cécile, le son de sa voix étouffé par sa chemise.
Et Tom était heureux qu’elle le soit. Même si ce n’était qu’en tant qu’ami.
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Message par Tomemoria Sam 31 Mai - 14:44

COOL!! Et écris la fin je t'en conjure! Si j'étais éditeur je t'éditerai sans hésiter. Une dernière question: tout ce que tu nous a publié jusqu'à présent représente quoi par rapport à la totalité du récit?

Euh... héhé. Memoria est un sacré pavé. Une histoire incroyablement complexe. Elle est divisée en 6 tomes d'à peu près cent pages chacun. Pour l'instant, ce que j'ai publié ici représente 30 pages du premier tome.
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Message par Guillaume Sam 31 Mai - 14:46

Mais chaque tome se termine plus ou moins (un peu comme les grandes séries comme Harry Potter ou Spiderwick Chronicles)?
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